Le développement durable pour tous se fera attendre. Encore tant d’espoirs déçus à l’issue d’une enième réunion internationale. La déclaration finale a bien rappelé la nécessité d’atteindre les « Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) » pour mieux répondre aux besoins des plus pauvres. Mais aucun engagement concret n’a été pris sur un calendrier ou sur des résultats à atteindre. Pourtant, l’urgence devient encore plus criante : 1,5 milliard d’humains souffrent de la faim, les inégalités deviennent abyssales, 700 millions d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable, les émissions de gaz à effet de serre (GES), soit 40 milliards de tonnes/an, augmentent de plus en plus, et le changement climatique frappe surtout les pays les plus pauvres d’Asie et d’Afrique, la désertification gagne partout… Certes, le PIB mondial augmente de 3,5 %, mais au prix d’un appauvrissement des sols, d’un épuisement croissant des ressources minérales et naturelles, d’une pollution croissante de notre environnement, et au profit d’une minorité de riches, qui accaparent les terres. Ainsi, en 10 ans, les paysans africains, sans droits fonciers réels, ont été dessaisis de 134 millions d’ha de terres agricoles, soit l’équivalent du Royaume Uni, de la France et de l’Allemagne réunis, par des spéculateurs avec la complicité de régimes corrompus.
Sans un effort de tous, avec des objectifs ambitieux et la volonté de donner la priorité à la souveraineté alimentaire nationale et la maîtrise des sols , dans un environnement sauvegardé et avec des émissions de GES réduites, l’avenir s’annonce sombre pour tout le monde, mais d’abord pour les populations et les pays les plus pauvres et les plus démunis.
article ADEMUB iNFOS n°46 Octobre 2012