Le nouveau conseil municipal s’est engagé à réaliser un Agenda 21. Il nous a semblé utile de rappeler ce que cela signifiait et en quoi cela impliquait tous les Brétignolais.
Mise en avant à l’occasion du sommet international de Rio (1992), la notion d’Agenda 21 a, depuis lors, fait son chemin dans notre pays. Un certain nombre de régions, de départements, de communes et de communautés (dont celle du Val d’orge) ont aujourd’hui élaboré un Agenda 21. Il va de soi que la démarche n’a pas de connotation partisane et supporte une continuité au-delà de l’alternance possible au sein d’un exécutif.
Un Agenda 21 est un plan de développement soutenable qui se décline en 3 volets : un volet économique, un volet social et un volet environnemental.
Il s’agit donc de concevoir l’avenir d’un territoire en respectant un certain équilibre entre les différentes attentes de la société, veiller à ce que les améliorations perçues comme telles à court terme, n’entrainent pas des dommages irréparables qui compromettent le bien-être à long terme. L’évidence apparente de la proposition s’avère plus difficile à réaliser quand on entre dans le détail. Les actions peuvent être classées selon leur caractère plus ou moins prioritaire, comme, entre autres, toutes les actions destinées à lutter contre le réchauffement climatique.
L’Agenda 21, en concertation permanente avec les représentants de la société civile (professionnels, associations…), les élus et les administratifs, va donc dresser une liste d’objectifs à atteindre pour chacun des trois volets qui le composent, en fixant pour chacun un horizon de réalisation. La procédure commence souvent par la désignation d’un bureau d’études spécialisé qui sera chargé, en un temps fixé d’avance, de mener à bien l’élaboration de l’Agenda, en commençant par un diagnostic, puis en fixant des objectifs et un certain nombre d’actions à réaliser pour atteindre chacun de ces objectifs.
Une concertation permanente
La concertation permanente est un élément essentiel de l’Agenda 21, car il ne s’agit pas de réaliser un plan « à la soviétique » ou même comme pouvaient l’établir les technocrates de la 5ième République durant les Trente Glorieuses. Il s’agit de réaliser un consensus de la société sur les objectifs mais aussi (c’est essentiel) de faire remonter les besoins et les priorités ressenties par les acteurs de la société. Ce qui a conduit à une démarche formalisée connue sous le nom de « démocratie participative ».
Plusieurs catégories d’acteurs sont concernées par l’Agenda 21 : d’abord la Ville, son personnel, ses divers partenaires, publics et privés, et la population dans son ensemble.
Depuis sa conception, en 1992, l’Agenda 21 a subi fortement une double contrainte : la nécessité de contenir le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, et l’épuisement progressif des énergies fossiles. L’Europe connaît d’autres contraintes : la crise économique persistante, la prolifération du sous-emploi et l’endettement, qui pèsent sur les budgets et peuvent conduire à sous-estimer le volet environnemental.
Cependant, à l’usage, le volet environnemental est souvent un facteur d’emplois et de progrès économique. La contradiction n’est qu’apparente. On préconise généralement d’inclure, dans un Agenda 21, la mise en place d’un Plan Climat, précédé d’un Bilan carbone.
Pour ce qui concerne une municipalité, il nous semble indispensable que le suivi de la réalisation des actions prévues à l’Agenda 21 soit assuré par un comité de suivi ou un observatoire participatif, organe indépendant, animé par une équipe de personnes compétentes extérieures à la municipalité. Un tableau de bord issu des préconisations de l’Agenda 21 permet d’évaluer l’état d’avancement de chaque action et de juger des correctifs à y apporter. Enfin, il va sans dire que la réussite de l’Agenda 21 dépend aussi de l’investissement du personnel communal, premier concerné avec les élus. Et la nomination d’un référent Agenda 21 parmi les employés municipaux peut concourir à cet effet.
ADEMUB iNFOS n°52 Septembre 2014