Les accidents de piétons sont en hausse dans nos villes…Ceux de cyclistes aussi… Principal accusé : la vitesse des voitures. Solutions : une ville apaisée et beaucoup de pédagogie. Où en sommes-nous à Brétigny ?
La presse s’est faite l’écho, depuis plusieurs mois, des problèmes d’insécurité que rencontrent de plus en plus les piétons dans nos villes où les accidents sont en nette hausse.
En 2016, on a constaté une augmentation de 19% de la mortalité piétonne par rapport à 2015. Selon une enquête OpinionWay réalisée en 2015 sur toute la France, 85% des piétons s’estimaient être en danger dans leurs déplacements.
L’association nationale Les Droits du Piéton reconnaît certes l’imprudence parfois des piétons eux-mêmes mais elle incrimine surtout les automobilistes. Certains roulent trop vite et ne respectent pas les piétons, usagers vulnérables, surtout dans les passages dits « protégés » où ils forcent le passage alors que le piéton y est absolument prioritaire et doit s’y sentir en sécurité.
Sont accusés également tous ces engins roulants, plus ou moins nouveaux, trottinettes et patinettes pour adultes, électriques ou non, gyropodes ou autres « hoverboards » qui envahissent de plus en plus les trottoirs et dont la vitesse (jusqu’à 30-35 km/h) est jugée excessive. Selon l’association Les Droits du Piéton, ces engins n’ont rien à faire sur les trottoirs.
Même constat chez les cyclistes dont le nombre de tués a augmenté de 22% par rapport à 2010. Certes, le nombre de cyclistes a lui-même fortement augmenté, et le comportement de certains d’entre eux est inacceptable et dangereux pour eux-mêmes comme pour les piétons. Mais, selon le mouvement Mon vélo est une vie, les automobilistes, par leurs comportements, notamment les excès de vitesse, sont les premiers responsables.
Zones 30 et doubles-sens cyclables
C’est précisément pour lutter contre ces facteurs d’insécurité que la Ville de Brétigny, avec le soutien indéfectible de l’ADEMUB, a entrepris une politique visant à réduire la vitesse et à protéger ainsi les usagers vulnérables dans notre ville en facilitant leurs déplacements.
Une première tranche de travaux d’aménagement a commencé avec le centre-ville élargi, la Moinerie et le quartier Clause par la mise en zone 30 ou en zone de rencontre et, dans ce cadre, la mise en double-sens cyclable quasi-systématique des rues à sens unique. Cela provoque, parmi la population brétignolaise, quelques réactions mitigées dues essentiellement à un manque d’information. Or, depuis 20 à 30 ans qu’ont été instaurés les double-sens cyclables (DSC), on n’a enregistré, partout en Europe, aucun accident mortel dans un double-sens cyclable. Le fait que les protagonistes (chauffeur de véhicule et cycliste) se voient clairement, joue un rôle majeur. Ce qui a pour avantage de réduire la vitesse et d’apaiser ainsi la circulation pour le profit de tous.
Il s’agit là des premières étapes. Il importe, dans les années à venir, de poursuivre cette politique, notamment dans le quartier des Cendrennes et dans d’autres zones résidentielles. L’objectif doit être « la ville à 30 » où la règle sera le 30 km/h et l’exception le 50 km/h.
Mais la réussite d’une telle politique dépend d’un gros effort de pédagogie. C’est l’enjeu de ces prochaines années. La ville de Brétigny doit entreprendre au plus tôt une campagne pluriannuelle d’information et de formation de nos concitoyens.
PS : Nous n’oublions pas nos amis piétons qui feront l’objet de toutes nos attentions dans un prochain numéro.