L’écologie met aujourd’hui à l’honneur « trames vertes » et « trames bleues », ces continuités biologiques, végétales et aquatiques (rivières et points d’eau) qui jouent un grand rôle dans la circulation et le développement des espèces. Elles assurent la liaison entre des ensembles plus vastes entrecoupés de zones pauvres en biodiversité, par exemple, les espaces agricoles modernes. Il n’en a pas toujours été ainsi : L’Ile-de-France a jadis connu des paysages plus diversifiés. En effet, jusqu’aux années 50 et la mécanisation de l’agriculture, faire boire bétail et animaux de trait nécessitait de nombreuses mares, lesquelles favorisaient une riche biodiversité. Fossés et haies vives bordant les chemins ruraux venaient en complément et il y avait équilibre entre les besoins agricoles et la préservation des écosystèmes. Renouer avec ce passé n’est pas de la nostalgie mais une bonne gestion du territoire correspondant aux nouveaux besoins des populations urbaines.

Le développement des activités de pleine nature (randonnées, cyclotourisme…) est en effet une attente forte des Franciliens. C’est pourquoi l’Ademub s’associe à la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN) pour réaliser un inventaire des mares existantes ou ayant existé ; d’abord sur le territoire de Brétigny puis, en liaison avec d’autres associations, sur tout le plateau de Vert-le-Grand. Ce sera un préalable à la préservation ou à la création de trames bleues reliant les vallées de l’Orge, de l’Essonne et de la Juine. Au-delà de cet inventaire et vu l’évolution rapide de l’urbanisation, il s’agit de sensibiliser population et élus à l’indispensable préservation de continuités écologiques avant la révision du PLU (Plan Local d’Urbanisme) qui suivra la fermeture de la base aérienne. La Municipalité met en avant la réalisation du parc urbain de 7 hectares dans le quartier Clause-Bois Badeau. En dépit de nos critiques sur une construction excessive (2 400 logements), c’est effectivement un bon projet auquel nous adhérons.

Nous réitérons cependant notre demande de faire pénétrer le domaine régional des Joncs-Marins jusqu’en cœur de ville afin d’assurer la continuité biologique entre le parc urbain et la vallée de l’Orge. Nous avons aujourd’hui tous les instruments pour porter cette ambition : l’Agence régionale des espaces verts qui gère le domaine des Joncs-Marins doit disposer des moyens pour réaliser des acquisitions foncières complémentaires. Pour cela, une Déclaration d’Utilité Publique (DUP) doit être demandée. De son côté, la Municipalité qui révise son PLU peut apporter les moyens administratifs au dispositif si elle a vraiment l’ambition d’améliorer la qualité de vie des Brétignolais. Aujourd’hui les limites du parc des Joncs-Marins ressemblent à de la dentelle. Aussi proposons-nous d’accroître sa cohérence en incluant dans son périmètre les zones agricoles limitrophes, et de le prolonger ainsi jusqu’au parc urbain du nouveau quartier Clause-Bois Badeau. Si l’on veut stopper le mitage, il faut également réduire le nombre de zones classées NB dont la définition très laxiste ne permet pas de maîtriser l’évolution. A Brétigny, on a déjà beaucoup trop consommé de terres agricoles ; il est grand temps de sanctuariser les zones vertes qu’il nous reste.

ADEMUB iNFOS n°45 Juin 2012 Editorial