Lorsque nous voulons avoir des informations complètes sur les gaz et pétrole de schiste, il faut chercher car c’est un sujet que les journalistes traitent plutôt épisodiquement à l’occasion d’un événement ou d’une déclaration. Voyons pourquoi.
C’est ainsi que les 19 et 20 février derniers, le Journal officiel de l’Union européenne a publié dix communications du gouvernement français à propos de la prospection, de l’exploitation et de l’extraction des hydrocarbures. Cette publication veut-elle dire que le gouvernement envisagerait à nouveau attribuer des permis exclusifs de recherches d’hydrocarbures liquides ou gazeux ? Et si nous consultons le site du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, nous pouvons y voir une carte des demandes de permis et des permis attribués. Il suffit de choisir un département et les rubriques demandes de permis de recherche et permis en cours de validité apparaissent.
Pour l’Essonne figurent 4 demandes de permis de recherche : le permis de Pithiviers sur les départements 45-77-91 pour une surface de 1 407 km2, le permis d’Ozoir-la-Ferrière sur les départements 77-91-94 pour une surface de 236 km2, le permis de Chevry sur les départements 77-93-94-91 pour une surface de 395 km2 qui englobe les communes de Yerres, Brunoy, Epinay-sous-Sénart, Boussy-Saint-Antoine, Varennes-Jarcy et le permis d’Auvernaux sur les départements 77-91-45 pour une surface de 544 km2.
Pour les permis en cours de validité , il n’en figure qu’un seul : celui de Savigny qui est sur les départements 77 et 91 pour une surface de 400 km2.
Les sites du Plessis-Pâté, de Vert-le-Grand, Vert-le-Petit et Itteville figurent sur la carte des périmètres des titres miniers d’hydrocarbures dans la rubrique concessions, c’est-à-dire les sites qui sont en exploitation.
Les pétroliers continuent leur pression sur les politiques dans le but d’obtenir une modification de la loi de juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique. Le groupe texan Schuepbach, dont 2 permis ont été abrogés en octobre 2011, a saisi le Conseil d’Etat d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) visant les articles 1 et 3 de la loi du 13 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique. Le Conseil d’Etat qui a 3 mois pour se prononcer décidera ou non de saisir le Conseil constitutionnel.
En vue de son rapport sur les techniques alternatives à la fracturation hydraulique, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst)* a procédé à une audition, le 18 avril dernier, au cours de laquelle les pétroliers ont réaffirmé qu’il n’y avait pas d’alternative à la fracturation hydraulique. Ils ont précisé que celle-ci pouvait être encore améliorée en réduisant les volumes d’eau, en utilisant des additifs moins toxiques, en réduisant les risques de fuites vers les aquifères, en améliorant le contrôle des opérations, en traitant l’eau après fracturation et en limitant l’impact au sol. Et sur le plan économique, qu’en est-il ? Les gaz et pétrole de schiste sont-ils la mine d’or que prétendent certains ? Pour 2 géants des hydrocarbures, Rex Tillerson, président d’Exxon Mobil et Christophe de Margerie, PDG de TOTAL, le gaz de schiste n’est pas rentable. Alors ?
En Essonne, le Collectif 91 poursuit son action.
Depuis sa création, le Collectif « Non au gaz et pétrole de schiste » a mené principalement des réunions d’information. Organisées avec des relais locaux, ces réunions ont eu lieu sur plusieurs sites : Vert-le-Grand (5 avril), Lisses (11 avril), Cheptainville (12 avril), Bondoufle (18 avril). A chaque fois, un public curieux a suivi avec intérêt les exposés et posé des questions aux intervenants : Jacques Tibérioz, géologue, à Vert-le-Grand et Bondoufle, Thomas Porcher, économiste, à Lisses et Bondoufle, Isabelle Lévy, sociologue, et Alain Ducroux, médecin, (membres du Collectif 77) à Cheptainville.
Quand vous lirez ces lignes, d’autres réunions auront eu lieu : le 23 mai au Plessis-Pâté et le 30 mai à Morsang-sur-Orge ou seront sur le point d’avoir lieu : le 6 juin aux Ulis.
Le Collectif a également été présent à l’occasion de la projection du film « Promised land » le 2 avril à Ris-Orangis et le 9 avril à Palaiseau.
Toujours d’actualité, le blog du Collectif : essonnesansgazdeschiste.blogspot.fr vous informe. Le Collectif vous propose, si vous êtes opposé à la recherche et à l’exploitation des gaz et pétrole de schiste, de signer la pétition et de vous inscrire pour recevoir des informations complémentaires.
*Michel Berson, sénateur de l’Essonne, est membre de cet office. Il pense que l’exploitation du gaz de schiste serait un atout économique important en contribuant au renforcement de la compétitivité des entreprises françaises. Conscient des risques pour l’environnement, il plaide pour une accélération de la recherche pour trouver des méthodes « propres » d’exploitation de cette ressource. S’appuyant sur une déclaration du Conseil général de l’Essonne de 2012 contre les gaz et pétrole de schiste, le Collectif 91 a dénoncé l’attitude du sénateur dans une lettre récente.
Ademub infos n°48 Juin 2013