L’ADEMUB vous présente ses meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Notre société traverse une période marquée par les difficultés économiques et l’inquiétude de chacun face à une précarité multiforme.
Aussi parler d’environnement peut sembler secondaire, une préoccupation de quasi-privilégiés. Il n’en est rien : la facture énergétique pèse lourd dans les comptes des ménages et de la nation. Elle hypothèque nos possibilités futures. La tension sur le prix des énergies reste forte, elle augmentera à la moindre embellie en Europe. Si nous ne finançons pas rapidement l’isolation thermique des bâtiments, ce sont les plus fragiles qui seront les plus exposés à la précarité énergétique. L’énergie irrigue la société entière et nourrit tous ces automates de notre vie quotidienne, cette armée d’esclaves qui démultiplie notre bien-être, notre force, notre intelligence : chauffage central, ordinateur, télévision, voiture, lave-linge, etc.
Nous ne nous en rendons pas compte, mais la sobriété énergétique conditionne notre capacité à répondre aux défis économiques à venir. Et nous continuons à prendre du retard. Les scientifiques sont de plus en plus alarmistes sur les prévisions en matière de changement climatique, autre conséquence de notre modèle énergétique. Sur ce point également les politiques tardent à réagir : les conférences internationales se suivent sans aboutir à des engagements adaptés.
Cependant, le débat national sur la transition énergétique est bienvenu, et notre association souhaite le porter à l’échelon local. Ce sera donc le thème de notre prochaine campagne d’information.
Souvent les contradictions ne manquent pas entre les intentions affirmées et les actes des responsables. Notre municipalité a fait de l’éco-quartier Clause son étendard, avec certaines constructions à basse consommation d’énergie. Mais combien de bâtiments publics à Brétigny sont encore de vraies passoires à calories ? Lorsque le projet Clause a été lancé, ses promoteurs nous ont taxés d’égoïsme, de refuser les logements qui manquaient. Mais, au final, combien de familles à faibles revenus vont y habiter et pouvoir ainsi bénéficier de ces logements à faible facture énergétique ?
La démocratie participative et la concertation sont les maîtres mots de nos discours officiels. Mais la réalité est assez éloignée des discours. On a dépensé des sommes conséquentes pour restaurer la maison des Sorbiers dont on ne sait pas bien à quoi elle va servir, alors que les salles de réunion manquent à Brétigny. A quand une maison des associations sur notre ville ?
Le PLU est en révision. Là encore nous entendons un discours suave sur le développement durable et la défense de l’environnement. Pourtant lorsque l’ADEMUB propose, entre autres mesures, l’extension des « espaces boisés classés » et demande des « zones agricoles protégées » dans le secteur des Joncs Marins (et ailleurs) pour assurer une protection maximale et garantir un véritable poumon vert et des continuités biologiques, nous essuyons un refus ferme et systématique.
Autre sujet d’inquiétude : le centre-ville. La municipalité se donne 5 ans pour bâtir un projet dont l’un des objectifs est d’améliorer la « fluidité » de la circulation. Un projet flou cachant peut-être un projet fou… On nous dit que rien n’est arrêté, mais on envisage rapidement l’aménagement de la place du 11 novembre et de ses annexes. Et, dans les échanges informels, on devine que le marché et l’école Jean Jaurès pourraient bien être dans le viseur, pour un nouveau « jeu de massacre au bulldozer ».
En 2012, l’ADEMUB a fêté ses 20 ans de lutte pour la maîtrise de l’urbanisation. Manifestement nous en avons encore pris pour 20 ans…
ADEMUB iNFOS n°47 janvier 2013 Éditorial