Qui ne s’est pas lamenté de l’hiver interminable et du printemps maussade de 2013 ? Nos activités sportives, notre jardinage, notre moral parfois en ont pâti. Cela contredit-il le réchauffement climatique ?
Eh oui, nous ne sommes pas fous et nous avons bien, ancrée dans la mémoire, une sorte de « normale saisonnière » qui peut être altérée par… notre moral ou notre région d’origine par exemple. Et cette année, les relevés confirment nos impressions.
L’ensoleillement a effectivement été bien faible en janvier, mars et surtout mai avec 125 h d’ensoleillement ce mois-là au lieu de 210 en moyenne ! Il était moyen en février et avril.
L’ensoleillement est aussi ressenti en fonction du nombre de jours ensoleillés. Il y a eu 25 jours peu ensoleillés en janvier 2013, contre 19 pour un mois de janvier moyen. Les seuls disques dorés observables étaient les galettes des rois… Les températures aussi ont été en-dessous des normales, sauf en avril.
Alors, le réchauffement de la planète s’est-il arrêté ?
Tout est question d’échelle d’observation. Si l’on observe les températures sur une longue période, la tendance est bien à l’augmentation dans notre région.
La tendance est donnée par la droite à lire sur le graphique 2 ci-dessus : la température moyenne tend à augmenter. En même temps, il apparaît bien que cette augmentation n’est pas régulière. On peut donc avoir un hiver-printemps maussade, qui se traduira éventuellement par un « point bas » sur le graphique, sans que cela ne contredise la tendance générale.
Enfin remarquons deux choses : l’été ayant été beau (ensoleillement remarquable en juillet et en août), 2013 ne sera probablement pas dans l’ensemble une année froide. Et gardons en tête que ce ne sont que des données locales : même si nous connaissions une série d’années froides (hypothèse peu probable), il faudrait observer l’ensemble des régions du monde avant d’affirmer que la Terre ne se réchauffe pas…
Ainsi, même quand nous avons bien froid au mois de mai sur un quai de gare, ou que nous dégivrons notre pare-brise au lieu de partir le cœur léger et en sandales, nous ne pouvons pas transformer notre mauvaise humeur en mauvaise foi et remettre en cause la réalité du changement climatique.
Les graphiques 2 et 3 ont été réalisés à partir de données du site http://www.infoclimat.fr/climatologie/globale/orly-athis-mons
Certaines données sont manquantes. La station de Brétigny est fermée depuis 2004.
On trouvera aussi sur Infoclimat/Orly, un graphique montrant le nombre de jours très chauds dans une année, depuis 1950 :
La tendance est aussi à l’augmentation alors que le nombre de jours très froids varie sans montrer de tendance claire. Enfin, le vent est aussi en augmentation.
ADEMUB iNFOS n°49 Octobre 2013