Réflexions et avis de l’ADEMUB :
À l’issue de l’opération « Les Assises de la Ville », la Ville de Brétigny a décidé de réaliser, parmi les 82 propositions d’actions retenues au final, une grande campagne de plantation de 30 000 arbres au cours des 10 prochaines années sur le territoire de la commune. Cette décision a été annoncée dans le but de lutter contre l’érosion de la biodiversité dans notre commune et de résister aux effets dévastateurs du dérèglement climatique.
Mais cette initiative, pour louables qu’en soient les intentions, pose quelques problèmes. Tout d’abord, qu’entend-on par biodiversité ? Celle-ci ne se résume pas à la seule présence d’arbres, même nombreux et variés, mais désigne un écosystème complexe composé à la fois d’une flore (plantes) et d’une faune (animaux) sur un support (sol et sous-sol) apte, de par sa composition, à accueillir cet ensemble complexe pour en assurer le développement et la pérennité. Cela veut dire que le sol destiné à accueillir les arbres doit être suffisamment riche pour permettre leur vie pendant de longues années. Biodiversité, cela veut dire aussi continuité écologique par la présence en continu, notamment de haies champêtres ou bocagères diversifiées (avec arbres, arbustes, bosquets et herbacées), de couloirs écologiques… et de points d’eau (mares, bassins, petits et grands…)
En outre, il convient en même temps, de lutter contre la dévégétalisation (suppression d’arbres, d’arbustes, de haies, de clôtures boisées, d’espaces herbacés) qui sévit dans notre commune, que ce soit en zone ouverte ou en zone dense urbanisée. Pour lutter contre cette dévégétalisation, plus ou moins clandestine, un suivi de la situation doit être fait. Mais, au préalable, des mesures, de type réglementaire, assorties de sanctions, doivent être prises pour empêcher que tout un chacun, sur sa propriété (ou celles des autres), puisse à tout moment et sans aucune déclaration abattre des arbres, y compris des arbres que l’on peut considérer comme remarquables. Or, le règlement du PLU ne permet pas, tant s’en faut, d’assurer la protection de cette flore, notamment arborescente.
Un statut de l’arbre
Il est nécessaire, en conséquence, de créer d’autres outils, plus efficaces, comme un STATUT de l’ARBRE, comme cela existe dans d’autres communes de France et même de Cœur d’Essonne. L’élaboration d’un tel Statut de l’arbre doit être envisagée dans notre commune et lancée au plus tôt.
Pour ce faire et avant de lancer la campagne des 30 000 arbres, il nous apparaît nécessaire de procéder à un DIAGNOSTIC de la situation. Il semble que ce diagnostic soit commencé, puisqu’un inventaire des arbres remarquables serait en cours de réalisation dans les parcs publics de la Ville. Sur ce point, les citoyens brétignolais manquent pour l’heure d’information, lacune qui devrait être comblée au plus vite. Lacune concernant également la campagne actuelle de plantations menée par les services de la Ville et sur laquelle nous ne savons pratiquement rien, ni le lieu où sont plantés ces arbres ni les essences choisies. Or, il faut savoir que, pour ces plantations d’arbres et arbustes, les services ont disposé d’une dotation de 24 000 € au budget de 2018, somme qui sera reconduite, semble-t-il, en 2019.
Ensuite, on ne peut inciter nos concitoyens à planter, comme le fait l’édition de mars du magazine Paroles, sans qu’on ait réfléchi aux lieux préférentiels de plantation et, surtout, sans que ne soient prodigués les indispensables conseils sur le choix des essences, sur les emplacements à privilégier, sur la nature et la préparation des sols, etc. De tels conseils peuvent être, certes, prodigués dans les jardineries. Mais, il existe aussi dans nos services municipaux des personnes compétentes qui sont à même de nous donner ces conseils. A quand un numéro spécial de Paroles (ou un autre support ad hoc) consacré en totalité à ces informations ?
En conclusion, nous demandons qu’une commission extra-municipale (ou un autre organisme ad hoc), comprenant des représentants de la commune, des services municipaux concernés, des conseils de quartier et des associations intéressées, principalement des associations environnementales comme la nôtre, soit créée rapidement pour mener à bien chacune des phases de cette campagne, de l’état des lieux à la réalisation des plantations, avec un budget spécifique.
Le lancement officiel de la campagne pourrait se faire par un acte important et symbolique, par exemple l’organisation de la PREMIÈRE JOURNÉE DE L’ARBRE à Brétigny.
Cela pourrait se passer de manière optimale à l’automne 2019 autour de la Sainte-Catherine.