Soucieuse de suivre un mouvement qui s’accélère en France, Brétigny vient de passer à la « ville à 30 km/h ». Cela veut dire qu’à partir de ce mois de septembre, le régime de vitesse des rues de notre ville sera de 30 km/h (la règle générale) à l’exception d’un petit nombre de rues, situées en périphérie, qui resteront à 50 km/h.
Cette décision, cela fait des années que nous l’attendions. Mais, elle ne représente qu’un premier pas dans le mouvement d’apaisement des circulations dans notre ville. En effet, on ne peut se contenter de mettre des panneaux 30 aux entrées de ville pour que tout le monde roule à 30 km/h et que la sécurité des usagers vulnérables, piétons et cyclistes, soit ainsi assurée.
On ne peut pas non plus compter sur la seule action de la police (information, rappel à l’ordre et sanction), bien qu’indispensable, pour y parvenir, car cela accaparerait une trop grande partie du temps de nos agents.
Zone 30, Zone de rencontre et aire piétonne
Restent donc toute une série d’aménagements et autres actions qui accompagneront cette disposition.
Les rues qui sont mises en zone 30 doivent, conformément au Code de la route, bénéficier d’aménagements spécifiques comme des ralentisseurs, des plateaux surélevés, des coussins berlinois, des écluses…ou toutes autres dispositions propres à réduire la vitesse des véhicules. Un certain nombre de nos rues sont déjà en zone 30 et la quasi-totalité est appelée à acquérir ce statut, comme cela a été convenu récemment entre la Ville et l’ADEMUB.
Un certain nombre de nos rues ont également été mises en zone de rencontre. Il s’agit de rues très fréquentées, surtout par les piétons, qui, pour des raisons de sécurité, voient la vitesse des véhicules réduite à 20 km/h. Les piétons y sont prioritaires sur toute la surface de la rue et des aménagements renforcés y sont prévus pour faire respecter l’atmosphère de convivialité qui doit y régner. Nous demandons que toutes les rues en cul-de sac et les résidences hors transit passent en zone de rencontre, comme c’est déjà le cas pour la rue des Platanes (La Fontaine), la rue du Baron Fain (Centre) ou le Bois Vétille.
Pour assurer une sécurité totale aux piétons en certains lieux (rues, places, terrasses, cheminements divers…) où une grande sécurité doit leur être accordée, l’aire piétonne convient tout à fait. Elle est réservée aux seuls piétons. Les cyclistes ne sont autorisés à y circuler qu’à vitesse très modérée. Sont également autorisés certains autres véhicules, notamment les véhicules de service et de sécurité, également à vitesse très lente. Il existe encore trop peu d’aires piétonnes dans notre ville. Nous allons demander qu’une bonne partie du centre-ville passe en aire piétonne dans le cadre de la requalification (OAP), prévue depuis plusieurs années et que nous attendons avec impatience. Pour éviter le passage de véhicules en transit, il va sans dire que des voies de contournement du centre devront être mises en place.
Dans certaines rues, proches de groupes scolaires, le passage des véhicules à moteur peut être momentanément interdit (aux heures d’entrée et de sortie) pour assurer la sécurité des enfants et de leurs accompagnants.
Le rôle important des doubles-sens cyclables
Un aménagement de voirie destiné à faciliter le déplacement des cyclistes, dans une ville où des rues étroites ont été mises en sens unique, consiste à autoriser ceux-ci à rouler à contresens, moyennant certaines conditions de vitesse maximale (30 km/h), de largeur de la voie, de visibilité et de marquage. C’est le double-sens cyclable. Cet aménagement, en contraignant les automobilistes à être attentifs et à réduire leur vitesse pour assurer un croisement sûr avec les cyclistes arrivant en face (très rares accidents recensés par les statistiques), contribue fortement à la réduction de la vitesse générale et, donc, à l’apaisement de la circulation. Une réduction du stationnement excessif des voitures sur l’espace public, que nous réclamons depuis des années, peut contribuer à développer le nombre de doubles-sens cyclables.
Une grande partie des rues à sens unique de Brétigny est à double-sens cyclable. Restent quelques exceptions. Notamment la partie centrale de la rue de la Mairie, entre le carrefour Mairie/Bouget et le carrefour Halliers/Mairie/Ducrot. La présence des bus rendrait le croisement avec les cyclistes dangereux dans cette portion de rue. Cela représente un gros handicap pour les cyclistes désireux de rejoindre le nord de Brétigny par la rue Ducrot, et un certain nombre d’entre eux empruntent le trottoir , en toute illégalité. Une solution doit être recherchée…et trouvée.
Marquage au sol : récent et efficace
Le Code de la route a instauré, en 2015, le marquage au sol. Celui-ci, par sa grande visibilité, a pour objet à la fois de rappeler à tous et particulièrement aux automobilistes les règles de circulation et les priorités en faveur des piétons et cyclistes qui, de ce fait, peuvent circuler avec un sentiment de sécurité amélioré. Il peut contribuer ainsi à inciter les cyclistes à cesser de rouler sur les trottoirs, ce qui met les piétons en danger et est strictement interdit par le Code de la route (sauf aux enfants de moins de 8 ans). Sur ce plan, la Ville de Brétigny n’en est qu’au début et beaucoup reste encore à faire. Elle s’est engagée formellement à développer le marquage dans le Paroles de juin 2022.
La rue doit être accessible à tous
Il est urgent de faire comprendre à tous et notamment aux jeunes cyclistes et à leurs parents et éducateurs que, dans une ville à vitesse limitée à 30 km/h et équipée de tous les aménagements propres à apaiser la circulation, il est illusoire de réclamer des « pistes cyclables ». La nature de notre réseau de rues et le gabarit souvent réduit de nos voies, hérité pour beaucoup du passé, n’autorise pas, le plus souvent, l’aménagement de « pistes cyclables », qui, par leur définition, sont des voies totalement séparées des voitures et doivent mesurer au minimum 1,75 m-2 m pour une piste monodirectionnelle et 3 m-3,5 m pour une piste bidirectionnelle, afin de recevoir tous les types de vélos.
A ce sujet, le CEREMA (1), organisme d’Etat, écrit dans ses documents : « Sur les rues dont la vitesse est limitée à 30 km/h, les cyclistes et les modes motorisés se partagent généralement la chaussée sans nécessiter des aménagements de type bande ou piste cyclable ».
L’urgence de l’apprentissage du vélo : le Savoir Rouler à Vélo (SRAV)
La Loi du 24 février 2022 rend obligatoire le savoir nager et le savoir rouler à vélo (SRAV) pour tous les élèves au sortir du CM2. Il y a donc là un gros travail à entreprendre de la part des communes de France et de l’Administration pour mettre cette loi en application. Brétigny ne peut sur ce plan rester inactive. Une politique municipale doit être mise en place, de conserve avec l’Education nationale, pour assurer cet apprentissage. Nous demandons, à l’initiative de la Ville, une rencontre entre tous les partenaires concernés, dont nos associations, pour mettre au point l’organisation et les outils de cette formation. Il est urgent d’apprendre à notre jeunesse les règles à respecter à vélo dans les rues de notre ville, à commencer par le respect des piétons en évitant de rouler sur leurs trottoirs.
Information et sensibilisation : une campagne d’envergure
La réussite de ce passage de Brétigny à la ville à 30 km/h dépend beaucoup de l’information qui sera donnée aux citoyens usagers. Depuis des années, nous demandons une grande campagne municipale pluriannuelle. Doivent y prendre part tous les acteurs concernés (municipalité, police municipale et nationale, associations d’usagers….
La création d’un comité de suivi nous semble indispensable.
(1) Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) : organisme d’Etat. www.cerema.