Dans le cadre de sa campagne trisannuelle sur l’Économie circulaire, l’ADEMUB avait organisé une visite de l’Écosite de Vert-le-Grand. Une quinzaine de personnes s’était inscrite et a découvert ce que devenaient les déchets que nous produisons.
Présentation de l’Écosite de Vert-le-Grand (visite ADEMUB du 29 janvier 2019)
Implanté sur 150 ha, l’Écosite de Vert-le-Grand est une installation majeure du traitement des déchets en Essonne, une des plus importantes de France. Il existe 5 Écosites semblables en France, mais celui-ci est le plus complet.
Le SIREDOM (Syndicat Intercommunal pour la Revalorisation et l’Élimination des Déchets et des Ordures Ménagères), premier actionnaire de la SEMARDEL, regroupe 179 communes, soit 900 000 habitants et couvre les 2/3 de l’Essonne. Le SIREDOM est le 2ème syndicat de traitement des déchets en France.
La SEMARDEL, société anonyme d’économie mixte (capital : collectivités territoriales dont Cœur d’Essonne, Caisse des Dépôts, industriels), gère sur l’Écosite de Vert-le-Grand un ensemble de traitement et de valorisation de déchets ménagers et industriels au travers de plusieurs filiales spécialisées. Elle mène des activités à la fois publiques et privées. Elle compte 550 employés pour plus de 100 M€ de CA.
L’ensemble assure les activités suivantes :
tri automatisé de déchets ménagers recyclables,
traitement de déchets avec valorisation énergétique (incinération + production d’électricité) et traitement des mâchefers d’incinération,
stockage de déchets avec valorisation énergétique du biogaz, purifié à 97%, injecté dans le réseau GRDF ou utilisé comme GNV (gaz naturel pour véhicules), carburant pour camions,
plateforme de valorisation de déchets végétaux : compost, paillage, bois énergie (par exemple : alimentation à 70% de la chaufferie bois de Clause-Bois Badeau à Brétigny),
travail avec une société parisienne qui récupère les fermentescibles de la restauration parisienne (obligation européenne de collecte des fermentescibles) pour fabriquer des engrais ; la Semardel projette de mettre en place des méthaniseurs (procédé bien connu et utilisé en milieu industriel) fabriquant du biogaz et du digestat, engrais destiné à l’agriculture,
projet à fin 2019 : centre de tri de déchets d’entreprises et du BTP et broyage pour fabriquer des granulats pour béton recyclé (« matière première secondaire » = économie circulaire).
Quantités traitées :
- Déchets ménagers recyclables (bac jaune) : 45 000 t/an
- Incinération avec production d’électricité (vendus 6 M€ à ERDF) : 220 000 t
- Déchets verts : 50 000 t
Au total pour l’ensemble des déchets, 1 M de tonnes passe par l’écosite (dont les encombrants des collectivités et des déchetteries).
Visite du centre de tri SIREDOM-SEMARIV et valorisation des déchets
La visite commence depuis la passerelle qui surplombe les installations de tri :
les camions-bennes de collecte des bacs jaunes déversent leur contenu au sol pour un contrôle visuel de la qualité des produits recyclables. Le taux de refus des camions est de 20% (l’objectif est de parvenir à terme à 10%).
une chargeuse reprend ces déchets pour les poser sur un premier tapis qui sépare les gros cartons.
les tapis suivants poursuivent les opérations de séparation.
les cribleurs trient selon la taille.
le tri magnétique sélectionne les emballages métalliques.
séparation des métaux ferreux par effet magnétique, et les non ferreux (cuivre, aluminium, …) par courant de Foucault.
repérage des objets sur le tapis par laser ou infra-rouge, puis orientation par jet d’air.
un contrôle manuel est effectué en final sur chaque ligne pour affiner le tri et répondre aux exigences des filières extérieures de recyclage : max 3 % de non conforme.
14 plastiques différents sont triés séparément et envoyés chacun dans sa filière de recyclage.
Finalement 70% des déchets seront recyclés en 9 catégories à raison de 10 tonnes/heure. L’ensemble des tapis, fonctionnant en continu (avec pauses), parcourt 10 km au total.
Pour améliorer le tri, il est rappelé ces consignes de tri : il ne faut pas mettre dans le bac jaune :
papier cadeau (encre spéciale),
ticket de caisse et facturettes CB (papier thermique).
Poursuite de la visite
La visite continue par le hall d’incinération où arrivent :
– les déchets non recyclables provenant du centre de tri
– les camions-benne de collecte des ordures ménagères.
Deux fours brûlent en permanence, mais étant parfaitement isolés, aucune chaleur ne s’en échappe.
La salle de contrôle centralise toutes les informations de commande. Une grande baie vitrée surplombe l’arrivée des déchets. Un opérateur pilote un grappin qui dépose ces déchets dans une trémie d’alimentation des fours. Plusieurs caméras assurent le contrôle sous différents angles.
La chaleur dégagée par la combustion est convertie en électricité (35 MégaWatts/heure à notre passage). Une part est revendue à EDF ; une autre part assurera prochainement le chauffage urbain de 25.000 logements ; et le reste est utilisé sur place.
Les résidus solides (mâchefer) sont recyclés dans les filières appropriées.
Pour plus d’informations et même une visite virtuelle, vous pouvez consulter ces sites :