Notre association a 20 ans ! 20 ans de combats, d’expérience aussi. Avec le temps notre action est de plus en plus marquée par la technicité des sujets traités et la lourdeur inévitable des procédures administratives.

Défendre l’environnement, c’est conjuguer au jour le jour les enjeux globaux et locaux. Réduire notre « empreinte écologique » est devenu une question de survie. L’ADEMUB mène parallèlement des campagnes d’information et de sensibilisation sur des sujets généraux comme le changement climatique ou la protection de la biodiversité en proposant des actions que chacun peut mettre en œuvre dans sa vie personnelle. Notre association tente également de peser sur les décisions des élus locaux, notamment en participant aux opérations de concertation.

L’urbanisme local est traditionnellement notre « cœur de cible ». La situation de Brétigny, entre ville et campagne, en fait une sorte de « Far West » de l’urbanisation francilienne. La croissance de la ville s’est faite au détriment, à la fois, des terres agricoles, des paysages, des espaces naturels et des quartiers anciens.

Les documents d’urbanisme (SDRIF, SCOT et PLU) qui régulent notre vie quotidienne, souvent sans que les usagers en aient conscience, continuent d’évoluer et nous nous efforçons de peser dans le sens d’une protection moins laxiste. Nous essayons également de faire protéger et étendre les espaces naturels. Nous nous heurtons souvent au double langage des institutions qui se sont emparé du discours du développement durable tout en poursuivant des objectifs opposés.

L’un de nos combats importants porte sur le développement des transports publics et des circulations douces (marche à pied, vélo). Beaucoup trouveront cet enjeu symbolique mais il s’agit bel et bien de réorganiser la ville. Pompidou disait : « Il faut adapter la ville à la voiture ». Il faut sortir de cette logique pour réadapter la ville à l’homme, réapprendre à vivre ensemble, permettre aux personnes à mobilité réduite d’utiliser l’espace et les services publics.

Le Grenelle de l’environnement a été l’occasion d’une prise de conscience de la consommation effrénée des terres agricoles parmi les meilleures. Leur préservation est devenue un enjeu crucial. La France a perdu sa souveraineté alimentaire à force de vouloir faire une agriculture d’exportation.

Par ailleurs les « espaces ouverts » (parcs, espaces naturels, « trames bleues ou vertes ») sont autant de services collectifs qui profitent à tous sans distinction de revenu et qu’il faut défendre. C’est pourquoi nous tenons particulièrement à l’extension du parc des Joncs-marins, qu’il puisse pénétrer au cœur de la ville et nous rejetons le projet de TGV Paris-Clermont-Ferrand-Lyon, ruineux et destructeur d’espaces ouverts.

Pas de vie humaine sans biodiversité. Celle-ci est menacée par nos modes de vie et de consommation. Pour la préserver, nous essayons d’agir sur les réglementations et d’informer pour changer nos habitudes individuelles ou collectives. Régulièrement l’ADEMUB invite ses adhérents, et nos concitoyens, à des parcours de découverte pour mieux appréhender ce qu’est la biodiversité. Malheureusement cette liste n’est pas limitative (on pourrait y ajouter la lutte contre l’affichage envahissant, les nuisances aériennes, la gestion de l’eau, la gestion des déchets, etc.) mais ce que chacun doit retenir, c’est qu’il n’y aura pas de véritable progrès en matière d’environnement, localement ou globalement, sans un engagement des citoyens : c’est la loi de la démocratie. Seul le nombre peut créer le droit. Le Bureau de l’Ademub

ADEMUB iNFOS n°46 octobre 2012 Editorial