Lettre de l’ADEMUB à notre maire « à la suite de la « rencontre du 20 décembre 2012, relative au PADD et au nouveau PLU en cours d’élaboration »…
Cette lettre détaille tous les points importants à considérer et re-considérer après étude du Plan Local d’Urbanisme de Brétigny et du PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) (7 pages).
Brétigny le 3 mars 2013
Monsieur le Maire de Brétigny
Hôtel de Ville BP 56
91220 Brétigny-sur-Orge
Monsieur le Maire,
A la suite de notre rencontre du 20 décembre 2012, relative au PADD et au nouveau PLU en cours d’élaboration, et ayant pu entre temps, non sans difficulté, disposer vers la mi-février seulement, de copies du projet de plan de zonage et du règlement, il nous a semblé souhaitable de vous communiquer par écrit les remarques et les propositions que nous avons faites lors de cette rencontre, complétées par celles suscitées par la lecture approfondie et l’analyse des documents ultérieurs. En effet, la présentation purement visuelle et orale qui avait été faite de ces documents opposables aux tiers, lors de la réunion des PPA, ne nous permettait pas d’entrer dans le détail et, partant, d’en faire une analyse correcte. En outre, les documents relatifs au PADD qui nous ont été remis ne sont pas suffisamment explicites pour nous permettre d’appréhender la suite de la concertation.
PADD
Première considération : nous constatons, après relecture et discussion, que le PADD reste bien trop vague, notamment dans la mise en oeuvre de ses axes. Son contenu traduit le peu d’ambition qui le caractérise. et réduit la question environnementale à de simple déclarations d’intention, souvent en contradiction avec certaines intentions d’aménagement urbain qui ne manquent pas de nous inquiéter. Le flou qui le caractérise en grande partie traduit à nos yeux une absence de vision claire des décideurs à ce sujet.
D’une manière générale, la Ville de Brétigny ne nous semble pas avoir suffisamment saisi l’importance des enjeux et les impératifs liés, notamment à l’urgence climatique. Ainsi, la trop grande importance donnée dans ce projet à la circulation automobile, première cause d’émissions de gaz à effet de serre, au détriment des autres modes de transport, notamment des circulations douces (marche à pied et vélo), apparaît évidente. De même, le projet de parc régional des Joncs marins et les liaisons entre le parc urbain Clause et la vallée de l’Orge; dont le contenu reste bien flou, ne sauraient suffire pour combler les carences et supprimer les ruptures en matière de continuité biologique sur l’ensemble de la ville, notamment dans ses parties les plus urbanisées. Pour faire face au changement climatique, la politique de la ville doit privilégier une végétalisation accrue et généralisée dans les décennies à venir, ainsi qu’une multiplication des zones humides de petites et grandes dimensions.
C’est pourquoi les trames vertes et bleues, dont il est fait état dans le PADD, ne sauraient se limiter à de vagues sillons périphériques, plus ou moins matérialisés sur le plan présenté avec le PADD. Nous demandons en conséquence que soit prévu dans le PLU la mise en application des engagements pris dans le cadre de la Charte régionale de la biodiversité que vous vous apprêtez à signer, notamment sur les points qui concernent directement le PLU (par exemple l’inventaire complet des espaces verts incluant ceux situés dans le tissu urbain). En réalité, seul a été mis l’accent sur la liaison entre le parc urbain du quartier Clause et la vallée de l’Orge au travers des zones agricoles et naturelles du coteau. Rien d’autre ou presque. Or, il convient de déterminer, au vu de la situation sur le terrain, un certain nombre de trames vertes et bleues potentielles et d’assurer le lien entre les point verts ou bouts de continuités au moyen de la création d’emplacements réservés tracés sur le plan de zonage, et qui seraient destinés, au travers d’une maîtrise publique de ces emplacements, à constituer ou compléter une trame verte. Cela peut se faire, entre autres, par la création ou le réaménagement de cheminements abondamment végétalisés.
Les mêmes considérations sont à prendre en compte sur le plan de la trame bleue. Hormis la vallée de l’Orge et la vallée du Blutin aval où la continuité est assurée par la présence des rivières et espaces humides attenants, aucune mesure n’est envisagée pour assurer une continuité des zones humides ailleurs. Le diagnostic s’est contenté de faire un inventaire sur carte, plutôt sommaire, des points d’eau les plus importants, en en oubliant un certain nombre de moindre importance, mais relativement nombreux sur le territoire. Ce recensement nous semble donc insuffisant. Il est urgent, pour remédier à cette carence, de réaliser sans tarder l’inventaire des mares entrepris par l’UICN dans l’ensemble de la région Ile-de-France.
De plus, aucune mesure n’est envisagée concrètement pour assurer une continuité des trames bleues à travers le territoire de la commune. Là encore, comme cela est fait pour la création de voies nouvelles, une réflexion approfondie eût été nécessaire pour trouver les moyens d’assurer cette continuité, éventuellement en procédant à la mise en place d’emplacements réservés. Un exemple de ce qu’il faut faire : la présence de noues dans le quartier Clause qui va contribuer à cette continuité. Il y est même prévu la création d’une rivière recueillant les eaux de pluie en bordure ouest du parc urbain. En revanche, aucune continuité de cette rivière vers la vallée n’est prévue dans le projet. Pour l’instant, en tout cas. Par contre, l’aménagement de la voie nouvelle prévoit la présence de noues ou fossés pour l’écoulement des eaux pluviales. Mais rien n’est envisagé de semblable dans les autres quartiers de la ville. Il serait pourtant souhaitable d’y prévoir de tels aménagements. De même, pour relier les mares existantes (ou à venir), notamment dans les Joncs Marins, la recherche de continuités via des emplacements réservés est tout à fait souhaitable. La constitution d’îlots de verdure, disséminés en plusieurs points de la commune et citée dans le PLU comme un élément positif pour la biodiversité, ce qu’on ne peut contester, contribue peu, cependant, à la trame verte et à la continuité biologique.
Nous pensons que la zone des Joncs marins doit faire l’objet de décisions de protections renforcées, afin de protéger ce poumon vert de notre ville, reliant la vallée de l’Orge au parc urbain du quartier Clause. Il s’agit donc de sanctuariser toute cette zone au profit des générations futures.
Dans cet esprit, nous réitérons notre demande afin que dans les Joncs marins les espaces boisés soient désormais en totalité des espaces boisés classés (EBC) et que les zones agricoles y soient transformées en Zones agricoles protégées( ZAP). Nous souhaitons que les autres espaces agricoles bénéficient également de cette protection, en raison des menaces permanentes qui pèsent sur eux : route traversant l’Orme Fourmi, doublement RD 19 sur le plateau, ligne TGV cisaillant les terres du plateau de Vert-le-Grand, etc.
Nous demandons en outre la végétalisation du lit du Blutin aval. et le classement en EPP des talus de la ligne SCNF, ce qui contribuerait grandement à la continuité biologique..Nous demandons également le développement des alignements d’arbres, utiles à la continuité biologique, en zone urbaine ou périurbaine. Ainsi le PLU prévoit des espaces réservés pour la création de trottoirs le long du chemin de la Mare aux pigeons. Il serait approprié, dans cet aménagement, d’y adjoindre de part et d’autre un alignement d’arbres, élément paysager et également continuité biologique entre le domaine régional et le quartier Clause.
En ce qui concerne les déplacements, vos projets, là encore, ne nous semblent pas prendre en compte l’urgence climatique qui pèse dangereusement sur l’avenir des générations futures. Au moment où l’Agglomération du Val d’Orge se prépare à adopter son plan climat (PCET) avec, comme priorité, la lutte contre les émissions de GES dues en grande partie aux excès de la circulation automobile, la ville de Brétigny se doit de prendre, dans son PLU, des mesures fortes allant dans le même sens. Ainsi, nous demandons qu’apparaisse dans les grands axes du PADD, l’axe suivant : « Favoriser les alternatives à la voiture automobile et développer les réseaux de circulations douces et de transports collectifs » Nous nous inquiétons d’ailleurs de l’insistance avec laquelle la municipalité veut développer la fluidité de la circulation dans le centre-ville. Le projet flou, décrit sommairement dans l’OAP du centre-ville, traduit en langage clair, affirme la volonté de favoriser encore la voiture et le retour au transit routier dans le tissu urbain.
L’inventaire des liaisons douces existantes, matérialisé sur la carte du PADD, est sommaire, manque de hiérarchisation et comporte plusieurs lacunes. De même, les projets annoncés sont tout à fait insuffisants.et font l’impasse sur plusieurs itinéraires dont le principe avait été acquis, par le passé, lors des discussions entamées avec notre association pour l’établissement d’un plan vélo. Ce document est à compléter par de nombreux ajouts, notamment en matière d’aménagements de voirie et d’une priorité clairement affirmée en faveur des circulations douces, conformément aux dispositions du PDU Ile-de-France et du PLD du Val d’Orge. L’urgence climatique exige en ce domaine des projets autrement ambitieux. Relevons cependant les quelques points positifs apparaissant dans la liste des emplacements réservés, avec la création de cheminements végétalisés De telles initiatives sont à développer de manière accélérée. Nous sommes prêts à y contribuer dans le cadre d’une concertation menée en conformité avec la convention d’Aarhus, passée dans le droit français en 2003.
Toujours en matière environnementale, nous souhaitons souligner le caractère flou de l’axe intitulé « Mettre en place des mesures concrètes en faveur d’une meilleure qualité environnementale. On tente de lire, en vain, dans le document, la liste des actions concrètes envisagées. On n’y lit pas, par exemple, une quelconque référence à l’application du Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE), adopté par la communauté d’agglomération du Val d’Orge., et qui a nécessairement des conséquences sur l’aménagement de la ville, notamment des voiries.
Pour garder à Brétigny son caractère propre et prendre en compte les aspects historiques et esthétiques, nous demandons la protection des bâtiments présentant un intérêt patrimonial, historique et architectural, ce qui suppose leur recensement précis, plutôt qu’une sélection hasardeuse. Cela inclut bien entendu, les belles maisons en meulière, en forte régression, de même que l’école Jean Jaurès qui nous semble un élément architectural structurant du centre ville et de l’identité brétignolaise L’absence de celle-ci, symboliquement révélatrice, de la liste du patrimoine bâti remarquable est, pour nous, inacceptable. De la même manière la disparition de cette même liste de la Cité Jardins, marque de l’architecture d’une certaine époque, est totalement inacceptable. Ce n’est pas seulement une architecture caractéristique qui se trouve menacée, c’est un pan d’histoire vivante du passé ouvrier de Brétigny. En revanche, conserver dans cette liste la « fontaine » de la rue Ducrot, pan de mur en ruines sans intérêt, nous apparaît comme une ineptie..;
Nous demandons qu’une attention particulière soit accordée aux alignements d’arbres existants, élément important de continuité biologique en ville, que ceux existants soient préservés ou remplacés à l’identique, et que de nouveaux soient créés en sélectionnant des espèces résistantes à la pollution et à la sécheresse.
Nous attendons toujours un inventaire des arbres remarquables sur la ville et qu’il soit mis un terme à la politique de cœurs d’ilots en centre-ville, (ghettos biologiques) au profit du développement d’espaces ouverts reliés entre eux. Il convient de, développer les espaces verts de proximité en centre ville et dans le centre est.
Nous tenons à témoigner notre plus vive inquiétude quant au projet d’Orientation, d’aménagement et de programmation pour le centre-ville, car il contient les ferments d’une destruction programmée de cet espace au profit de la voiture automobile, la « pompidolisation » de notre ville, politique d’un autre temps, d’ailleurs battue en brèche par vos collègues parisiens.
Pour répondre aux besoins actuels et futurs en logements, la Ville de Brétigny a apporté, ces dernières années, une forte contribution à la construction de logements dans le cadre du PLH du Val d’Orge. Deux éléments y ont fortement contribué : un PLU laxiste qui a conduit à une prolifération anarchique des constructions de qualité souvent médiocre que les autorités municipales ont elles-mêmes déplorées ; et la réalisation du programme de constructions du nouveau quartier Clause/ Bois-Badeau. A terme, ce sont 2 400 logements qui vont être construits dans ce quartier, portant la population de la ville à 30 000 habitants, auxquels s’ajouteront les constructions disséminées un peu partout dans la ville. Cette situation ne laisse pas de nous inquiéter, car mettant en cause le fragile équilibre de notre commune auquel nos édiles disent pourtant vouloir conserver le caractère mi-urbain et mi-rural. La construction des 2 400 logements, avec l’urbanisation qui l’accompagne pour y inscrire les activités créatrices d’emplois (artisanat, commerce, petite industrie), étant désormais gravée dans tous les documents, il importe, selon nous, de stopper toute urbanisation nouvelle. Ce d’autant plus que la réalisation du CRSD va conduire à urbaniser encore 80 hectares supplémentaires sur le site de l’ancienne base Une telle situation doit conduire la Ville de Brétigny à ne bâtir, dans le reste de la commune, que de manière très marginale, essentiellement dans le cadre d’une réhabilitation. Annoncer qu’on va construire dans les quartiers « en réponse aux besoins des habitants « laisse craindre une poursuite de l’urbanisation et de la construction, d’autant plus que rien ne garantit que les nouveaux habitants seront issus de Brétigny.
Plan de zonage
Pour ce qui concerne le zonage, l’obtention tardive des documents adéquats, n’a pas facilité notre travail d’analyse et de propositions. Nous insistons cependant pour que les règles d’urbanisme en cœur de ville soient durcies pour protéger la qualité de vie, éviter les opérations immobilières destructrices, créer des plans d’alignement appropriés, mettre fin au développement anarchique des constructions.
Zonages
Zones A : Les menaces de grignotage de ces zones pèsent partout. A l’Est, grignotage de la zone A, dû à l’élargissement totalement inutile de la RD 19, transformée en ouvrage autoroutier. Grignotage également par le même projet démentiel de ce qui reste de la zone A se trouvant entre la RD 19 et la Moinerie. Grignotage aussi de la zone A de l’Orme Fourmi, par l’élargissement du chemin du Vieux Pavé et par l’accès à l’habitat intergénérationnel du Plessis-Pâté. Menace encore sur l’Orme Fourmi en raison du projet de voie traversant cet espace en son milieu.
Le sort de la zone A sur les coteaux de l’Orge n’est pas plus enviable, qui se voient amputés et morcelés par l’emprise de la voie nouvelle et de ses abords. Projet qui crée, en outre, un délaissé de faible surface en bordure de la rue du Mesnil et de la rue Alcyme Bourgeron. En prévoyant un emplacement réservé pour la liaison inutile entre la voie nouvelle et l’avenue Jules Marquis, le PLU condamne le petit délaissé enclavé à la disparition. Nous demandons que ce petit délaissé en A, rendu difficilement inexploitable, soit reclassé en Na et qu’un EBC y soit créé pour servir de tampon protecteur entre la voie nouvelle et le quartier des Castors.
Enfin, nous espérons que le champ des Cochets attenant à la ferme du même nom, est appelé à être consacré au maraîchage biologique, le classement en A* des alentours de la ferme devant servir à l’agriculteur pour y construire des bâtiments nécessaires à cette exploitation et y aménager un magasin pour la vente à la ferme.
Il ressort de ce bref tour d’horizon, faisant la démonstration des menaces de grignotage progressif, puis de disparition à moyen terme, des dernières terres agricoles de Brétigny, que des mesures d’urgence rendant difficile cette aliénation sont indispensables. C’est pourquoi nous demandons, entre autres mesures, le classement de l’intégralité de ces terres en zones agricoles de protection (ZAP).
Zones Na :
Voilà encore des zones fortement menacées par le mitage et le grignotage. C’est pourquoi la règlementation de cette zone nous paraît trop laxiste et qu’il est nécessaire de rechercher les moyens de coercition plus forts à l’encontre des contrevenants.
Problème : comment éviter le mitage systématique de certaines zones Na, essentiellement dans le secteur des Joncs marins ? Le projet de DUP, pris en charge par l’Agence régionale des Espaces Verts, et visant l’acquisition de l’ensemble des terrains du PRIF, constituera peut-être un moyen efficace d’y parvenir. Nous regrettons que la municipalité ayant depuis longtemps baissé les bras sur ce dossier, n’y joue aucun rôle moteur. On ne trouve dans le Plan de zonage aucun relais attestant d’une volonté de sauvegarder coûte que coûte un espace paysager de loisir, de bien-être et une réserve de biodiversité.
L’un des cas les plus préoccupants se trouve dans la zone Na située entre les Cendrennes et le Bois Badeau, située elle-même hors du PRIF. Plusieurs parcelles sont non seulement mitées, mais quasi totalement accaparées, après avoir été déboisées. Le pire se situe dans la partie qui jouxte la rue Edouard Danaux avec des maisons d’habitation, un garage (existant avant la mise en Na) et de nombreuses activités illicites qui, en dépit de tous les efforts déployés par la ville comme par le voisinage, continuent de prospérer en toute impunité.
Toujours dans cette zone, nous ne comprenons pas pourquoi la Ville refuse le classement en EBC ou en espace paysager protégé des parcelles boisées qui s’y trouvent. Nous pensons d’ailleurs que l’intégration de cette zone Na dans le PRIF régional est indispensable pour lui assurer une protection supplémentaire.
La zone Na du bois de Beaulieu, lui-même classé en EBC, va être sérieusement grignotée par le « doublement » de la voirie de la RD 19. Quelle compensation ? A noter que cela va très probablement avec la disparition d’une zone humide importante. Quelle compensation, là encore ?
Dans la zone Na du parc Clause, il faudrait classer dès à présent en EBC le boisement prévu autour de la rivière côté sud.
Zones AU :
Le cas particulier de la zone AUL sur les coteaux de l’Orge près du bassin du Carouge, nous pose problème. L’un des objectifs du PADD vise précisément à protéger la vallée et ses abords de l’urbanisation, et pas seulement au bas du quartier Clause. Or, cette zone, en raison d’un PLU bien trop laxiste, est déjà urbanisée abusivement, avec des habitations importantes aux deux bouts (UR4). Sa vocation,(du moins pour la partie encore relativement épargnée) dans la recherche d’une continuité biologique, devrait être celle plutôt d’une zone Na ou Nb avec une dominante verte. Or, avec le classement en AUL maintenu, on prévoit d’y installer caravanes, hôtels-restaurants et toute une série d’autres activités à priori pas très protectrices d’environnement. En outre, comment peut se faire l’accès à une telle zone à partir du chemin des Pâtures, voie étroite, quasi en bordure du bassin du Carouge, servant actuellement de transit et plus encore quand aura été réalisée la voie nouvelle reliant le quartier Clause (6 000 nouveaux habitants à terme) à la Francilienne, sans créer de graves problèmes de circulation ?
Emplacements réservés :
Dans l’ensemble, trop d’emplacements réservés visent l’urbanisation de certains espaces, même si certains d’entre eux jouent un rôle de préservation ou d’aménagement à but écologique.
3 – Élargissement de RN 104 : cela fait 1 100m2 grignotés sur la zone A
4 – La liaison Centre-Essonne : rocade inutile, destructrice de biodiversité, exige de fortes compensations en matière de trame verte.
5 – Doublement RD 19 (11 hectares) : Pourquoi ce nouveau doublement (alors que le précédent doublement date de quelques années seulement) avec une telle emprise d’un bout à l’autre ? Cet aménagement de type autoroutier est totalement désuet, inutile, destructeur d’environnement et favorisant l’explosion du trafic automobile, facteur majeur de changement climatique. Il conduit à la suppression d’une partie de la trame verte. Pourquoi cet empiétement important sur le bois de Beaulieu ? Où seront les compensations ? Inévitablement sur les terres agricoles. Et quid de l’itinéraire cyclable ?
6 – Habitat intergénérationnel : grignotage de 8 979m², déjà aménagés, sur les terres agricoles de l’Orme Fourmi (le reste doit passer en ZAP). Pourquoi empiéter sur Brétigny ?
7 – Déchetterie sur Rosière : aucune information préalable de la population à laquelle on avait annoncé cette déchetterie sur Techniparc à Saint-Michel. Cette déchetterie est nécessaire, mais le projet s’est fait dans une absence totale de concertation.
12 – Allée des Martyrs irlandais : espace vert et cheminement piétons. Ceci pourrait être développé et servir d’exemple ailleurs dans la ville. Ce PLU ne peut être adopté sans cet effort important en matière de continuité écologique.
13 – Zac Collenot : voirie et espace vert. Type d’opération à multiplier.
16 – Poitou-Cochets : Attention à la continuité de la voie verte.
26 – Chemin de la Mare aux Pigeons : l’ensemble n’est-il pas à reprofiler et pas seulement des trottoirs à ajouter ? Voir également nos remarques sur les alignements d’arbres. Nous refusons la liaison voie nouvelle et rue Jules Marquis, d’autant plus que le petit délaissé en A n’a aucun sens et aucune viabilité. Mettre en Na avec espace vert à créer toute la partie entre la voie nouvelle et la rue Jules Marquis. Y créer un boisement servant de zone tampon entre la voie nouvelle et les Castors.
34 – Ruelle des glaises : supprimer la liaison avec la rue de l’Orge, alors que la Ville, lors de l’enquête, avait annoncé qu’il y aurait rupture au milieu, la rue demeurant en cul-de-sac.
D’une manière générale, il faut prévoir des compensations pour tout aménagement conduisant à la suppression d’espaces verts. Et, lors d’aménagements nouveaux de voirie (chemin, rue, accès…) prévoir systématiquement une végétalisation permettant de préserver une continuité verte.
Espaces boisés classés :
La surface totale des EBC est en régression, ce qui ne représente pas un progrès en matière de protection de l’environnement et se trouve en parfaite contradiction avec les objectifs du PADD. Et une partie d’entre eux a été reclassée en espace paysager à protéger, ce qui représente une protection moindre de ces surfaces. Ainsi, le petit bois de la Brèche-aux-loups a été déclassé, de même que la partie boisée du cimetière paysager. Pourquoi ? Et plusieurs zones boisées attendaient une protection qui n’est pas venue, notamment dans le secteur des Joncs marins. Un exemple : la zone Na, située entre le chemin des Cendrennes et le chemin du Bois-Badeau, comporte plusieurs parcelles boisées, qui mériteraient le classement en EBC.
Nous tenons à rappeler que le code de l’urbanisme dispose précisément en ce domaine que « Ce classement peut s’appliquer également à des arbres isolés, des haies ou réseaux de haies, des plantations d’alignements ». On peut donc en faire un usage plus diffus.
La création, par le CU, des espaces paysagers protégés (EPP) peut représenter un moyen de protection, s’il n’est pas utilisé, ce qui est malheureusement ici en partie le cas, au détriment des EBC. Mais la liste en est incomplète. Ainsi, nous souhaitons que soient classés en EPP les talus SNCF du centre-ville, de même que la zone verte, située au cœur des zones UR3 et UR4 au bout de l’impasse du Parc.
D’une manière plus générale, l’est de la commune est totalement dépourvu d’espaces protégés. Il importe donc que de tels espaces soient recherchés (ou créés) et protégés, en EPP, par exemple. Ainsi, pourquoi l’espace vert de belle surface avec une roselière, qui entoure ce qui est peut-être une résurgence passagère du Blutin en bordure de la rue Jean Mermoz, n’est-il pas classé ? Pourquoi ne pas classer les alignements en centre-ville, place du 11 novembre ou boulevard de la République ? Il nous paraît indispensable de les classer en EPP. Et n’est-il pas possible d’en recenser d’autres ? Ce qui nous ramène aux propos tenus ci-dessus sur le développement des trames vertes et bleues.
L’article L.123-1-5-7° du Code de l’Urbanisme permet, dans le cadre du PLU, « d’identifier et de localiser les éléments de paysage et de délimiter les quartiers, îlots, immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger, mettre en valeur ou requalifier pour des motifs d’ordre culturel, historique ou écologique et définir, le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur protection ». Il serait tout à fait possible d‘apporter cette protection à des zones beaucoup plus vastes de Brétigny sans nuire à l’économie du projet de PLU.
En conclusion, Monsieur le Maire, nous nous félicitons que vous ayez reconnu publiquement que dans le centre-ville, « on a construit, ces 20 dernières années, sans aucune vision, sans perspective d’ensemble » et nous vous invitons à mettre réellement un terme à ce laxisme encore présent dans le dernier PLU.
Nous avons lu avec intérêt dans le bulletin municipal l’engagement de la municipalité en faveur de la démocratie participative et de la concertation. Nous avons pourtant eu l’impression désagréable, le 20 décembre dernier, que nos interrogations et nos propositions ont été peu écoutées.
De plus, l’obtention tardive des documents de zonage ne nous a pas permis d’analyser aussi finement que nous l’aurions souhaité ce document opposable aux tiers (ce qui n’est pas le cas du PADD) et rend pratiquement impossible toute démarche de concertation au regard de nos propositions. Il est proprement déconcertant que nous disposions d’à peine un mois pour communiquer nos observations aux élus, au public, aux forces vives de cette ville, sachant que l’adoption de ce projet de PLU sera proposée au vote du conseil municipal le 28 mars prochain. Dans ces conditions, aucun dialogue n’est imaginable avec qui que ce soit. Nous condamnons vivement cette dérive technocratique. Où est la démocratie locale, la démocratie participative dans un tel fonctionnement marqué par la seule précipitation (au point qu’on soit obligé de se référer au SDRIF de 1994) ?
Nous continuons de croire cependant qu’un PLU plus équilibré est encore possible et qu’il intègre mieux les impératifs majeurs en matière de biodiversité, de lutte contre les pollutions diverses, notamment les pollutions par gaz à effet de serre, cause de graves désordres climatiques.
Dominique DEBOISE
Président de l’ADEMUB
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