L’ADEMUB s’est procuré le document du Bureau d’Études AUXILIA missionné par la Communauté d’Agglomération du Val d’Orge (CAVO) pour réaliser son Plan Climat Énergie Territorial (PCET). Ce document concerne le programme d’actions 2014-2018 après la présentation du Bilan Carbone en 2013.

Le tableau ci-dessous présentant les émissions des gaz à effet de serre (GES), en 2012, de notre territoire, c’est-à-dire de tous les Valdorgiens, nous montre l’importance respective de chacun de nos secteurs d’activité. Nous y avons ajouté le nombre d’habitants du Val d’Orge et les émissions par habitant, omis dans le document.

Les déplacements des personnes représentent le 1er poste avec 26,5% des émissions, les Valdorgiens utilisant leur voiture ou 2 roues motorisé pour aller travailler, mais aussi pour faire des courses, partir en week-end ou en vacances.

Le deuxième poste (22,7%) est l’alimentation, qui regroupe les émissions induites par les différents stades pour amener les produits alimentaires jusqu’à nos assiettes : transformation, emballage, transport, stockage, distribution. On y trouve aussi bien l’énergie dépensée pour fabriquer des produits laitiers majoritairement en France, que des fraises espagnoles hors saison ou des plats surgelés intégrant des ingrédients venant des quatre coins de la planète !

Le 3ème poste (20,7%) représente le secteur résidentiel, individuel et collectif, dans l’ensemble mal isolé, car pour la moitié construit avant toute réglementation thermique contraignante et utilisant des énergies fossiles (fioul et gaz).

En page 10 du rapport, un graphique prévoit une augmentation, estimée à 6%, des émissions entre 2012 et 2020, reposant essentiellement sur les « évolutions démographiques du territoire » (prix du foncier attractif). Espérons que cette augmentation démographique ne servira pas d’alibi pour nos élus pour justifier des objectifs non atteints…

Mais, plus que le volume global des émissions, ce sont surtout le volume par habitant et les écarts entre minimum et maximum, non abordés dans ce rapport, qui importent, car ils sont un bon indicateur de différences sociales.

Un plan d’actions

Pas moins de 41 « fiches-actions » détaillent ensuite les actions à entreprendre, avec des objectifs à atteindre (et des résultats estimés pour 23 d’entre elles).

Difficile de faire le bilan de ces fiches-actions, qui comportent cependant beaucoup – trop – de recommandations pleines de bonnes intentions, mais irréalistes et inapplicables, soit par absence de lois contraignantes pour les entreprises, les particuliers ou les collectivités, soit pour raison économique (la capitulation gouvernementale sur le projet d’écotaxe en est un bon exemple).

Partant de ce constat, peu de choses risquent de changer. Ainsi, 80% des émissions de GES (gaz à effet de serre) des déplacements des Valdorgiens sont liés à la voiture. Or, que propose-t-on ? Développer l’autopartage et le covoiturage (fiche n°19). Très bien. Mais aussi, pérenniser le Salon Régional du « Véhicule Propre » (fiche-action n°17) pour faire la promotion des voitures électriques pas forcément fabriquées en France et dont visiblement peu d’élus s’intéressent au bilan environnemental. Même électrique, la voiture restera une voiture. Elle ne résout ni le problème de pollution (fabrication des batteries, énergie à produire en partie par des centrales thermiques) ni celui de l’encombrement des villes. La fiche-action cherchant à valoriser les modes doux n’arrive qu’en 21ème position (si l’on peut dire) et propose une réduction attendue de seulement 5% des déplacements motorisés, objectif peu ambitieux ! On remarque d’ailleurs que le mot voiture et automobile apparaît 35 fois, vélo(s) 27 fois, et enfin pollution et marche 3 fois…

Notre analyse peut paraître critique. Mais les actions prévues répondent-elles aux enjeux ? Et, en matière de déplacements, la voiture automobile n’y joue-t-elle pas encore un rôle central ? Pour réduire significativement les émissions de GES par le transport dans le Val d’Orge, les élus devront faire le choix courageux visant à faciliter grandement les déplacements actifs (piétons et cyclistes) sur les petites et moyennes distances. Faute de quoi, nous serons amenés à penser que par développement durable on entend croissance qu’il faut faire durer, même au détriment de l’environnement.

ADEMUB iNFOS n°51 Juin 2014