En juin, le gouvernement a publié son projet de loi sur la transition énergétique qui devrait engager la France à l’horizon 2050. Les enjeux sont de taille. Il s’agit en effet de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et minimiser ainsi notre contribution au changement climatique. Réduire aussi notre dépendance aux énergies fossiles, maintenir à terme un prix de l’énergie accessible à tous en développant des énergies renouvelables de substitution, en améliorant notre efficacité énergétique et en réduisant notre consommation énergétique.

Cette loi décline plusieurs propositions en vue de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et de les diviser par quatre en 2050, porter à 32 % la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale en 2030 et diviser par deux la consommation d’énergie finale à horizon 2050.
Compte tenu de l’ampleur des changements et du poids des habitudes, la loi doit s’inscrire dans la durée et favoriser les initiatives de tous. Mais voyons tout d’abord les atouts et les faiblesses de cette loi :

Elle fixe un cap et un horizon en matière de réduction de l’usage des énergies fossiles et se propose d’y associer les collectivités locales avec, à la clé, des moyens financiers et réglementaires.
Elle plafonne à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité en 2025, mais elle laisse encore une très grande liberté d’action (ou d’inaction) à EDF. Si l’amélioration de la sécurité nucléaire est au premier plan, la question des déchets est toujours éludée, et le prix insuffisant de l’électricité pour couvrir le démantèlement des centrales n’est pas traité.
En matière de transports, les orientations ne sont pas satisfaisantes. Le credo proclamé en faveur de la voiture électrique est illusoire, et on ne dispose pas d’une vision claire en matière d’alternatives au transport motorisé individuel. Par exemple, rien n’est dit ou presque sur les modes actifs (vélo, marche à pied…)
En matière d’habitat, si l’Etat doit se montrer exemplaire pour les bâtiments publics, le projet se garde bien de l’y contraindre formellement.
D’une manière générale, on constate par trop dans ce projet un manque de précisions sur les mesures concrètes destinées à atteindre les objectifs annoncés.

Nous relevons un point motivant pour nous : l’implication attendue des collectivités locales. A Brétigny, l’engagement de la nouvelle municipalité de réaliser un agenda 21 sera l’occasion de planifier cette transition énergétique et de dimensionner les moyens en y associant les citoyens.

Nous avons déjà évoqué, dans des articles précédents, quelques axes à explorer :

◽ l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments publics datant pour la plupart des années soixante et énergivores,

 ◽ le développement des alternatives à la voiture,

 ◽ le développement du commerce de proximité …

L’agenda 21 peut être l’occasion d’engager le dialogue avec les acteurs locaux afin que l’action publique ne soit pas isolée et que des synergies s’opèrent.
Nous espérons aussi de nos élus qu’ils fassent pression sur la communauté d’agglomération pour que son plan Energie Climat, engagé en 2013, se décline sans tarder sur le terrain.
Aussi nous invitons les Brétignolais à venir nous soutenir durant notre semaine d’action en octobre. Nous attirons particulièrement leur attention sur notre balade à bicyclette du 11 octobre, la « Vélorution ». Par cette démonstration dans les rues de Brétigny, à vélo (roller…) nous entendons rappeler le poids des transports motorisés individuels dans notre consommation énergétique et assurer la promotion des alternatives à la voiture.

ADEMUB iNFOS n°52 septembre 2014 Éditorial