Rassurons-nous, nous allons beaucoup en entendre parler en cette fin d’année, car une conférence de l’ONU sur le climat (COP21) se tiendra pour la 1ére fois en France. Négociations incontournables mais laborieuses. Le mot « transition » nous évoque le passage d’un état actuel à un état futur. Le chantier de la transition énergétique consiste à inventer et à mettre en œuvre des technologies et des pratiques innovantes pour réduire l’impact de notre production d’énergie sur la planète, alors même que la population augmente. Cette exigence d’efficacité énergétique passe notamment par une réduction de notre consommation énergétique, la diversification des sources d’énergies (le mix énergétique) et la promotion des énergies renouvelables. Bref, un modèle plus durable, soucieux des enjeux environnementaux. La transition énergétique c’est aussi des mesures à adopter pour une activité humaine responsable, consciente de la préservation du futur.
Il aura fallu trois ans, trois ans de batailles, de tergiversations, de lobbying… pour parvenir enfin, le mercredi 23 juillet, au vote par l’Assemblée nationale d’une loi sur la transition énergétique. Cette loi consacre l’objectif de réduire la consommation énergétique de notre pays de 50 % en 2050. Mais nombre de choix concrets sont repoussés à plus tard, et la réduction du nucléaire n’est pas vraiment engagée. Rappelons ici les principaux objectifs devant maintenant guider la politique énergétique de la France :
– Réduire les émissions de gaz à effet de serre et les diviser par quatre entre 1990 et 2050, – Réduire la consommation énergétique finale de 50 % en 2050, – Réduire la consommation énergétique primaire des énergies fossiles, – Augmenter la part des énergies renouvelables, – Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité.
Concrètement, cela revient d’abord à laisser définitivement sous terre les énergies fossiles, comme le demande notre fédération nationale France Nature Environnement. FNE se déclare en effet hostile à tout nouveau permis d’exploitation. C’est bien pourquoi nous nous opposons formellement, en Essonne, aux forages de la société Vermilion (*).
Pour ce qui concerne l’habitat, objet cette année de notre traditionnelle semaine d’action d’octobre (voir programme page 3), nous estimons donc que la première priorité est de « sortir » gaz et fioul du chauffage des bâtiments pour les remplacer d’abord par de l’isolation, puis par l’utilisation d’autres sources de chaleur peu ou pas émettrices de gaz à effet de serre. Sans oublier un inévitable changement des comportements.
Nul ne songe plus à remettre en cause la réalité du dérèglement climatique et son impact catastrophique sur les civilisations humaines si rien n’est fait dès aujourd’hui. Mais cela ne se fera pas sans une volonté politique inébranlable et la fameuse conférence des parties « COP21 » va nous donner l’occasion d’assumer un rôle de défenseur du climat et d’inscrire véritablement la France dans la démarche de la transition énergétique déjà en marche dans de nombreux pays. Mais, attention, l’exercice est difficile n’oublions pas que nous sommes un pays industrialisé. Nous devons veiller à avoir un comportement conforme à nos propres conseils.
Alors rejoignez-nous et prenons soin de notre environnement, car qui le fera à notre place ?
(*) Suite à la demande de Vermilion pour réaliser 10 nouveaux forages à Vert-le-Grand et Leudeville, le commissaire-enquêteur a donné un avis défavorable.
ADEMUB iNFOS n°55 Septembre 2015 Éditorial