Le succès de la lutte contre le changement climatique ne réside pas uniquement dans les décisions prises par un accord international, si importantes qu’elles soient. Il repose aussi sur la pression que mettront les citoyens et leurs ONG sur leurs gouvernements, et sur la capacité de chacun d’entre nous à changer ses comportements et ses modes de vie.

En ce domaine, bien du chemin reste à parcourir : la nature nous pousse à construire un monde moins inégalitaire qu’aujourd’hui dans lequel chacun dispose de ce dont il a besoin pour vivre, sans plus. La simplicité volontaire nous ouvre la perspective d’un avenir durable, et, d’une certaine façon, nous pouvons voter pour elle par mille et un écogestes dans tous les domaines de notre vie quotidienne. En voici quelques exemples.

Dans l’habitat : isoler notre logement, calorifuger les ballons et tuyaux d’eau chaude dans les lieux non chauffés, traiter les ponts thermiques, programmer le chauffage à 19°C le jour et 17°/18°C la nuit, utiliser un mode de chauffage performant utilisant des énergies renouvelables, en été limiter l’utilisation des fours de cuisson, ouvrir la nuit pour rafraîchir, fermer les volets aux heures chaudes, débrancher du secteur le chargeur du portable une fois la batterie chargée, mettre des multiprises avec interrupteur, éteindre l’ordinateur et le photocopieur en fin de journée, planter des végétaux autour de la maison, végétaliser la façade ou la toiture, disposer d’un point d’eau dans le jardin ou proche de l’immeuble, récupérer l’eau de pluie pour l’arrosage et le lavage des légumes…

Dans les déplacements et les transports : utiliser de préférence la marche à pied ou le vélo pour les distances courtes et moyennes, et les transports en commun (ou le covoiturage) pour les distances longues, être moins exigeants dans nos délais de livraison, rechercher la proximité évitant les transports inutiles et polluants en consommant des produits locaux et de saison, réduire les voyages de tourisme en avion, très polluants et très énergivores, privilégier les vacances en France ou dans une région proche.

Produits alimentaires : réduire notre consommation de viande, surtout de viande rouge (un champion : le bœuf !), dont la production « brûle » d’énormes quantités de carbone, et tendre vers une alimentation simple et variée, à base principalement de fruits, de légumes et de légumineuses.

Emballages et suremballages : stopper l’utilisation d’emballages et de suremballages jetables, surtout ceux en plastique, sources de pollution et de gaspillage d’énergie fossile, et lutter pour une utilisation de cabas durables et en matériaux naturels, acheter au maximum des produits en vrac et des produits frais et réduire l’usage des conserves et des surgelés, énergivores.

Ces exemples ne sont pas limitatifs. Il existe de nombreuses solutions concrètes dans la vie de tous les jours. Et, au-delà de la lutte pour la disparition des énergies fossiles, c’est dans tous les domaines de notre économie que la lutte contre les gaspillages doit s’intensifier. Ce sont nos modes de production et de consommation que nous devons revoir de fond en comble. C’est là le domaine de ce qu’on appelle désormais l’économie circulaire (par opposition à l’économie linéaire qui domine encore aujourd’hui), dont la démarche se résume en trois mots : réduire, réutiliser, recycler. Nous en reparlerons dans nos prochaines éditions.

ADEMUB iNFOS n°56 Janvier 2016