« Réutiliser » est un des mots clés de l’économie circulaire. De quoi s’agit-il et quelle est son importance dans le cycle « production-consommation » du XXIème siècle ?

Chaque foyer français « produit » près de 400 kilos de déchets par an, deux fois plus en 40 ans. Maîtriser nos déchets est essentiel pour réduire notre empreinte écologique, sans quoi la lutte contre le changement climatique et l’épuisement des ressources échouera.

Alors que pouvons-nous faire ?

Nous avons tous appris à recycler : après consommation, les objets ou leurs restes, leurs emballages sont recyclés, c’est-à-dire réintroduits, en tant que matériaux de base, dans un nouveau cycle de production/consommation.

Cependant le recyclage implique des opérations de transformation coûteuses qui consomment de l’énergie, et la matière ainsi récupérée a des propriétés physico-chimiques dont la qualité se dégrade à chaque nouveau recyclage.

La réutilisation présente une empreinte écologique nettement plus faible. On donne une seconde vie à un produit dont on n’a plus l’usage, tel quel ou en le transformant très peu (recoudre un bouton à une veste, par exemple). La plupart du temps, cela s’accompagne d’un changement de détenteur. Une des formes traditionnelles de la réutilisation est le marché de l’occasion, pour les voitures notamment. Citons aussi la location de matériel pour des usages de courte durée, les brocantes, les vide-greniers ou le don (à Emmaüs, par exemple).

Mais Internet a changé la donne en permettant des échanges massifs sur des transactions de faible valeur. On citera les « ancêtres » fameux : « e-bay.com », « Price Minister ». Plus récemment le site « Le bon Coin », connu de tous (enfin presque), a permis d’étendre encore la réutilisation en faisant baisser le coût de transaction (gratuit pour les particuliers).

Aujourd’hui se développe une nouvelle révolution de la réutilisation. Que faire de ces objets qui sont vraiment « İNVENDABLES » : meubles encombrants, indémontables, appareils qui marchent plus ou moins, fonds de grenier ou de cave ? Bien souvent le temps nous manque pour marchander. Voici « Je donne, tu prends ; tu donnes, je prends ! » ou « Tu veux ? Tu viens ! » De nouveaux sites internet (pour exemple « co-recyclage.com » et « donnons.org ») se créent, nés directement d’une conscience écologique, avec pour objectif le troc et le don, basé sur le même principe des petites annonces électroniques entre particuliers. Il ne s’agit plus de vendre mais de donner ou, pourrait-on dire, de se débarrasser d’un objet à bon compte : celui qui prend se chargeant d’emporter l’objet « en l’état ». Le procédé en est encore à ses débuts mais le taux de consultation de ces sites est en nette progression.

ADEMUB iNFOS n° 58 Septembre 2016