L’horizon s’éclaircit pour le pôle agrobiologique de La Base. Un protocole d’accord a été signé prévoyant la création d’une « grande ferme agroécologique » sur les 75 ha, avec une première phase de ? ha. Mais bien des questions restent en suspens.

Devant la carence de la Chambre d’agriculture qui s’est retirée du projet, Cœur d’Essonne, en mal de financement, a fini par trouver un interlocuteur avec « Fermes d’avenir« . Cette association créée en 2013 conduit, depuis 2014, une expérience de permaculture (cf. encadré) sur une petite surface en Touraine et dispose, via le groupe à orientation sociale SOS, de fonds importants qu’elle souhaite investir dans ce domaine.

Plusieurs certitudes donc :

le projet initial d’agriculture biologique en circuit court avec maraîchage, production de fruits, petit élevage, ateliers de transformation et production de céréales avec fabrication de pain in situ demeure ;

le financement de l’opération est assuré par « Fermes d’avenir » avec participation, comme prévu, de l’Agglo et de la Région.

Reste à trouver le type d’entreprise à mettre en place pour réaliser l’aménagement prévu, et les professionnels pour assurer la production, car « Fermes d’avenir » dispose encore de peu d’expérience en agriculture et connaît mal le milieu agricole.

Pour nous, Cœur d’Essonne doit garder la propriété du foncier et passer contrat par bail emphytéotique (longue durée) avec l’entreprise qui sera porteuse du projet. On se dirigerait vers la création d’une structure de type coopératif dans laquelle seraient représentés les producteurs et les salariés.

Les professionnels existent, ce sont les membres des quatre organisations d’ABIOSOL, notamment les agriculteurs du Groupement des Agriculteurs Biologiques (GAB d’Ile-de-France), de Champ des possibles, avec ses pépinières d’agriculteurs en formation, et des Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne (Amap) qui sont prêts, depuis le début, à s’investir dans le projet.

Des pourparlers seraient en cours entre ces professionnels confirmés et les responsables de « Fermes d’avenir » pour mettre au point les termes d’une coopération constructive. Le démarrage d’une première phase d’expérimentation est prévu pour fin 2017, avec l’installation de deux Amap. Et, tous travaillent d’arrache-pied pour mettre au point les conditions d’une production pérenne, variée et de grande qualité, qui n’a rien à voir avec l’agro-industrie de la « Ferme des mille vaches ».

Il reste que les futurs consommateurs de ces productions, dont nous sommes, sont bien peu informés, et que la concertation avec leurs associations laisse à désirer.

N.B. : Permaculture : qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’une agriculture biologique bien insérée dans son environnement naturel et soucieuse du respect de la biodiversité et de la continuité écologique. À rapprocher de l’agroforesterie, autre technique de production agricole en devenir, qui consiste à allier agriculture biologique et jardinage forestier, en exploitant au mieux la symbiose entre forêt et agriculture, indispensable en ces temps de réchauffement climatique.

ADEMUB iNFOS n° 61 Septembre 2017