Cet été, avec ses fortes chaleurs, sa sécheresses persistante, ses pluies diluviennes et leurs effets catastrophiques, le dérèglement climatique a manifesté plus que jamais son omniprésence. En première ligne : la vulnérabilité de nos villes.
Les relevés météorologiques montrent une différence des températures nocturnes entre centre ville et la campagne environnante, que l’on nomme « îlot de chaleur urbain » (ICU). Ainsi cet îlot de chaleur urbain se présente comme un dôme thermique, une sorte de microclimat où les températures sont significativement plus élevées. Cela est directement dû aux excès de l’urbanisation, car la chaleur urbaine provient du bâti et du sol qui restituent la nuit l’énergie emmagasinée dans la journée. La minéralité et la densité du bâti apparaissent donc comme des éléments fondamentaux dans la formation des ICU.
Et les fortes chaleurs annoncées pour les prochaines décennies accentueront encore cet effet. En ville la canicule est bien plus étouffante. « Il fait 2 à 3°C de plus dans Paris que dans le Vexin ou à Fontainebleau », précise Météo France. Brétigny n’est pas épargné, avec sa place du 11 novembre promise au déboisement, sa place Federico Garcia Lorca très minérale et son boulevard de la République privé de ses grands arbres.
Réduire ce phénomène d’ICU, c’est repenser nos villes avec une organisation des espaces favorisant la circulation des masses d’air, c’est choisir des matériaux réfléchissants de couleur claire, mettre de l’eau et de la végétation, augmenter les surfaces perméables qui, par les échanges thermiques liés à l’évapotranspiration, participeront à sa diminution.
Les spécialistes parlent d’effet albédo, pour qualifier le pouvoir réfléchissant d’une surface exposée à la lumière. Plus il est important, plus l’ICU sera réduit. Toute végétation devra donc être suffisamment arrosée pour avoir un effet rafraîchissant en été, ce qui implique de développer des systèmes de gestion de l’eau, comme la récupération d’eau à l’échelle du quartier ou du bâtiment. Une occasion pour Brétigny d’innover, avec les nouveaux aménagements à venir du quartier Clause-Bois Badeau. Nous y serons attentifs.
L’assèchement des sols sera lui aussi plus marqué en toute saison au cours des prochaines décennies. Il nous faut donc absolument aménager des aires de rencontre entre l’eau et la terre, multiplier et mettre en valeur les zones humides. Bénéfiques à la campagne, celles-ci sont également de sérieux atouts pour les villes et leurs habitants. Ne négligeons donc pas nos espaces naturels (Bois de Beaulieu, Joncs Marins, Vallée de l’Orge, La Base…) et nos milieux humides qui ne demandent qu’à être redécouverts et protégés. Ilots de fraîcheur, ils stockent le gaz carbonique, responsable du dérèglement climatique.
L’ADEMUB renouvelle sa demande à nos responsables politiques, de faire preuve de résilience en mettant tout en œuvre pour que nos espaces naturels et leurs zones humides soient des îlots de fraîcheur accessibles aux habitants. Restaurer la biodiversité (trame verte et trame bleue), devra être un objectif majeur du « Projet de territoire » de notre Agglomération, en cours d’élaboration.
Dans ce même cadre du développement durable, l’ADEMUB poursuit sa campagne de sensibilisation contre le gaspillage alimentaire, dans les écoles et à la maison, et organise pour la troisième année consécutive une semaine d’action du 8 au 14 octobre. Alors n’hésitez pas à venir nous rencontrer au Ciné 220 le jeudi 11 octobre, à visiter notre exposition qui sera visible à Mandela, au lycée Timbaud et à l’Espace Rencontres du Marché Couvert le dimanche 14 octobre.
Bonne rentrée à tous, et restons acteurs d’une transition écologique réussie.
ADEMUB iNFOS n° 64 Septembre 2018 Éditorial