L’Australie brûle. Des températures extrêmes, dues au dérèglement climatique, ont embrasé le sud de ce pays-continent. Dix millions d’ha (l’équivalent de la surface de la Bulgarie), très boisés, sont partis en fumée, tuant 25 personnes et 1 milliard d’animaux. Phénomène qui a entraîné, dans la foulée, une succession de violents orages et des inondations catastrophiques. Au-delà de cet exemple extrême, la terre brûle ou est submergée par des tempêtes destructrices et une montée brutale des eaux un peu partout sur notre planète. La France n’est pas épargnée. Il suffit de se remémorer la longueur et l’intensité de la sécheresse estivale, et les nombreuses tempêtes et inondations de l’automne.
D’un avis général, il faut reconnaître qu’on est loin, très loin, des objectifs fixés par la conférence de Paris (COP 21) en 2015 : « pas plus de 1,5°C de réchauffement d’ici à 2050 ». Les scientifiques nous disent aujourd’hui que nous allons vers + 3°C, +4°C, voire plus encore.
Face à ces chiffres, les États et les sociétés productrices d’énergies fossiles doivent prendre en urgence leurs responsabilités. Or, ils n’ont pris aucun engagement pour réduire leurs émissions à la récente conférence de Madrid d’où étaient absents plusieurs gros pollueurs, américains et asiatiques en tête.
La France, sur ce point, se situe plutôt parmi les bons élèves (suppression des dernières centrales à charbon en 2022) même si les efforts consentis sont bien insuffisants. L’Europe va dans le bon sens. Ainsi, la BEI (Banque Européenne des Investissements) ne financera plus aucun projet faisant appel aux énergies fossiles à partir de 2021. C’est une avancée qui doit être imitée par toutes les banques et sociétés d’investissement, en France comme dans le monde.
La mobilisation des jeunes générations, les plus impactées par le désastre écologique, nous donne une lueur d’espoir. Parviendront-ils à convaincre les décideurs de renverser la tendance ?
Une chose est certaine : on ne pourra séparer l’action contre le dérèglement climatique et pour la transition énergétique d’une politique active en faveur des populations les plus touchées par ce mouvement brutal de transition, à commencer par les réfugiés climatiques. Enfin, rien ne peut se faire sans l’implication de chacun d’entre nous dans ce combat de tous les instants.
Dans cette perspective, l’ADEMUB restera attentive aux propositions faites à l’occasion des prochaines élections locales et souhaite un dialogue plus constructif et une écoute plus réelle des associations environnementales de la part de nos élus en vue d’une transition écologique réussie.
Nous entamons, en 2020, notre deuxième année de campagne contre le dérèglement climatique, et notre ambition est de solliciter les responsables des établissements scolaires, sociaux et culturels de la ville pour un travail pédagogique approfondi. L’atelier participatif autour du vélo accueille dès à présent ses premiers participants au Labo, rue Georges Charpak, et l’AMAP du Blutin, depuis la ferme de L’Envol, livrera au printemps ses premiers paniers. Sans oublier les autres actions en faveur de la biodiversité et contre les nuisances et pollutions de tous ordres.
Notre prochaine assemblée générale (samedi 29 février, salle Barran) sera suivie d’une réunion publique sur le dérèglement climatique et la transition énergétique avec le concours d’un expert en ce domaine. Nous invitons nos adhérents à venir nombreux et nos lecteurs à participer avec eux au débat qui suivra.
ADEMUB iNFOS n°68 Février 2020 Édito