Nous publions ici la version longue de cet article du ADEMUB iNFOS n°78 que vous pouvez retrouver ici.

Le Plan Local d’Urbanisme est le document qui traduit le projet d’urbanisme et qui fixe les règles d’aménagement et d’utilisation des sols : il doit déterminer les conditions d’un aménagement de l’espace respectueux des principes du développement durable en prévoyant des capacités de construction et de réhabilitation suffisantes pour la satisfaction des besoins en matière d’habitat et d’équipements publics, d’activités économiques, commerciales ou touristiques, de sport et de culture.

En ces temps de transition climatique, l’ADEMUB suggère d’ajouter un « E » et propose un Plan Local d’Urbanisme Environnemental, plus adapté à l’urgence actuelle. Les villes devront faire face aux événements climatiques extrêmes qui seront bientôt fréquents, voire « normaux » (les sécheresses, les canicules, les inondations, les tempêtes…). Chaque commune doit se préparer à ces changements dès à présent, tout en minimisant son coût carbone, car minimiser les rejets de CO2 minimisera l’ampleur du changement du climat et comme il est écrit dans le 6ème rapport de GIEC : « chaque tonne de CO2 évitée compte ». Cela passe par une gestion environnementale responsable du PLU-E.

Une telle gestion doit faire appel au bon sens : moins de constructions et optimisation de l’existant, plutôt que d’artificialiser encore plus une commune en la densifiant davantage, notamment en cœur de ville, réduisant ainsi la qualité du cadre de vie. Ainsi une densification minimale devrait être fixée et l’affectation des sols rigoureusement contrôlée.

Les permis de construire accordés ne devraient l’être que s’ils sont sur des sites déjà artificialisés et si leur empreinte environnementale est prise en compte. Ces bâtiments devraient respecter les normes environnementales (utilisation de matériaux vertueux pour l’environnement, réalisation d’isolations thermiques, limitation de la consommation d’énergie, utilisation d’énergies décarbonées, prioritairement renouvelables, pour l’approvisionnement énergétique des constructions neuves, récupération des eaux de pluie…). Tous les bâtiments publics (écoles, lycées, salles communales…) devraient être construits ou rénovés dans ce sens.

La révision d’un PLU ne doit en aucun cas permettre la requalification des zonages de la commune (exemple les UR2 et UR3 quartiers traditionnels d’habitat pavillonnaires en UR1) qui permettrait la construction de logements collectifs, au détriment des espaces verts collectifs et jardins individuels. Le PLUE devrait garantir la préservation de la biodiversité et des écosystèmes, notamment via des trames verte et bleue. Plutôt que grignotée, la superficie des espaces verts devrait à minima être maintenue dans l’optique d’un passage dès 2030 en zéro artificialisation nette (voir article page 5 de ce bulletin). Il faudrait augmenter les surfaces végétalisées en parcs, toits et terrasses et en murs verticaux, dans le but de développer des ilots de fraicheur en ville. Une protection particulière devrait être instaurée pour les arbres, véritables poumons des communes qui devraient être sanctuarisés par une charte de l’arbre. Dans un PLUE, le maximum de terres agricoles devrait être protégé (ZAP). Enfin, dans un PLUE, le tracé des voies de circulation devra être revu : lesquelles conserver ? Lesquelles modifier ? Et lesquelles créer ? En vue de la promotion et sécurisation des mobilités douces, et donc de la diminution de la circulation automobile, tout particulièrement en centre-ville qui devrait, in fine, être rendue aux circulations douces.

A Brétigny, le PLU-E pourrait se traduire par :
l’arrêt des constructions sur le quartier Clause Bois Badeau et ailleurs ; l’équipement en panneaux solaires des bâtiments publics et leur rénovation ; la destruction du parking et la re-végétalisation de la place du 11 Novembre ; la végétalisation des cours d’écoles ; la réhabilitation du patrimoine historique de Brétigny (Château de Rosière, Château de la Garde Depas, Moulin du Carouge, Pigeonnier et aménagements du Château de la Fontaine… ); la préservation des parcs, jardins et arbres remarquables de la ville ; l’arrêt des mitages ; l’arrêt des divisions parcellaires ; la plantation effective et pérenne des 30000 arbres ; la modernisation, l’accélération, la fiabilisation, et la sécurisation des mobilités douces. La protection des terres agricoles de l’Orme Fourmi et des parcelles à l’Ouest de la Route Départementale 19.