Le Plan de Protection de l’Air (PPA) de l’Île-de-France vient d’être soumis à révision. Notre fédération départementale, Essonne Nature Environnement (ENE), a donné un avis défavorable pour de nombreuses raisons qu’on peut résumer ainsi : imprécision et insuffisance des actions engagées, manque d’ambition et de détermination, malgré un constat préoccupant. En dépit des 25 défis et des 46 actions proposés, la conclusion d’Essonne Nature Environnement est sévère : » Il manque (…) des propositions à caractère réglementaire et contraignant pour donner de la consistance aux objectifs et sortir du cimetière des bonnes intentions.«
Par ailleurs ENE s’interroge à juste titre : » …avec une densité d’habitants deux fois supérieure à celle du Grand Londres (…), est-il raisonnable d’envisager un accroissement de population au sein de la Métropole du Grand Paris ? « . L’urbanisation ne peut qu’accroître les déplacements et autres sources de pollution, et, donc, la pollution de l’air.
Comme chacun sait, notre département est lui-même soumis à une forte pollution de l’air, du fait des axes routiers importants, du trafic local quotidien en liaison avec les activités professionnelles, mais aussi du chauffage urbain et de l’activité de l’aéroport d’Orly. Souvent nous l’oublions : l’air n’a pas de frontières et la pollution, invisible, inodore, se propage bien au-delà de ce qu’on imagine : on se croit à l’abri à tort.
Pour ce qui concerne les transports aériens, nous devons être particulièrement inquiets, il existe une pression importante pour multiplier considérablement le trafic d’Orly avec à la clé non seulement un surcroît de pollution de l’air mais aussi une extension des secteurs exposés au bruit. Brétigny sur ce point n’est probablement plus protégé en raison de la disparition de la zone de protection de l’ancienne base aérienne.
Lutter contre la pollution de l’air serait pourtant un « bon investissement », car la mise en œuvre de la transition énergétique entraînerait au quotidien une amélioration de notre qualité de vie entre autres en réduisant nos factures de chauffage, en favorisant le télétravail et en diminuant les pertes de temps dans les transports.
ADEMUB iNFOS n° 62 Janvier 2018