Les effets du réchauffement climatique sur nos milieux marins et nos côtes sont catastrophiques. Une seule solution : changeons nos modes de production, de déplacements, de chauffage et de consommation.
Cet été caniculaire a permis à beaucoup d’entre nous de profiter des joies de la mer. Mais il ne faut pas oublier que, d’ici à 2050, les canicules vont être deux fois plus nombreuses. On s’oriente vers des sécheresses plus longues, des évènements climatiques extrêmes plus fréquents, tandis que le niveau des océans augmentera de plus en plus.
Dans le rapport 2018 du GIEC, l’évolution du niveau moyen de la mer a été réévalué : d’ici à 2100, les scientifiques estiment maintenant que le niveau marin peut augmenter de +26 à +98 cm, contre +18 à +59 cm dans le précédent rapport paru en 2007. Cela résulte de la combinaison de 2 phénomènes : la fonte accélérée des glaciers et calottes glaciaires et la dilatation des océans, lesquels absorbent 90% de la chaleur induite par le dérèglement climatique. Par ailleurs, l’augmentation du niveau des océans tend à accentuer l’effet de houle (la hauteur des vagues), amplifiant les risques de submersion, notamment à marée haute.
Les petits pays insulaires et les communautés côtières seront les plus exposés mais les gros émetteurs de gaz à effet de serre seront également menacés :
Une étude de 2015 a montré que sur les 20 villes les plus exposées au risque d’élévation du niveau de la mer, 9 sont chinoises. Shanghai est située dans un vaste delta formé par l’embouchure du fleuve Yang Tsé ; la valeur des biens menacés par les inondations devrait atteindre 1 700 milliards de dollars d’ici 2070. New York pourrait subir des crues de 2,25 mètres tous les cinq ans vers le milieu du siècle. Miami sera presque engloutie sous la mer, même avec un réchauffement limité à 2°C.
En France, parmi les villes concernées, citons Bordeaux, Calais ou Dunkerque. Le Marais poitevin a été récemment gagné sur la mer : jusqu’au 18ème siècle, Niort était un port de mer, aujourd’hui, la côte est à 40 km. La moitié des 100 000 hectares du Marais poitevin est à moins de 2 mètres d’altitude et pourrait à nouveau être engloutie.
Selon le rapport spécial de l’ONU publié en septembre 2019, la hausse du niveau des océans pourrait à terme entraîner le déclin des réserves de poissons, la multiplication des cyclones et le déplacement de 280 millions de personnes dans le monde. Et ce dans l’hypothèse optimiste où le réchauffement climatique serait limité à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Les zones côtières sont les plus peuplées et les plus urbanisées de la planète. Plus de 150 millions de personnes, principalement en Asie, vivent dans des zones situées à moins d’un mètre de l’actuel niveau des mers. Mais le déplacement de populations si importantes, aura à son tour un impact sur les zones d’accueil : en plus de probables troubles sociaux, on peut conjecturer une pression plus forte sur le milieu naturel de destination.
Que faire ? Cela dépend aussi de nous
Pour résister à cette inéluctable montée des eaux, plusieurs possibilités : les brise-lames, l’endiguement, la création de périmètres inconstructibles… Ainsi, les Pays-Bas, en partie situés en-dessous du niveau de la mer, dépensent des milliards d’euros dans la construction de nouvelles digues géantes. Mais cela ne durera qu’un temps et ne résout en rien le problème de fond.
LA solution ne peut venir que de mesures plus radicales. Elle passe par la transition énergétique qui doit nous faire sortir le plus rapidement possible de la dépendance aux énergies fossiles, gaz et pétrole.
Cette transition doit coûte que coûte être accélérée. Et cela dépend de chacun d’entre nous dans tous les domaines de notre vie quotidienne.
C’est sur cette véritable révolution de nos existences que l’ADEMUB mène campagne trois années durant. Rejoignez notre combat contre le dérèglement climatique.
Bulletin ADEMUB iNFOS n°67 octobre 2019