Les graves menaces qui pèsent sur notre environnement et hypothèquent la vie sur notre planète nous contraignent à réduire notre empreinte écologique, c’est-à-dire l’impact des activités humaines sur la Terre. C’est pourquoi, il faut limiter l’urbanisation, l’une des sources principales de cet impact excessif sur notre environnement. Or, faire un nouveau quartier dans une ville est un acte important d’urbanisation. Tous savent que nous ne partageons pas les objectifs de la Municipalité concernant l’urbanisation du quartier Clause-Bois Badeau, et que nous trouvons excessifs et lourds de conséquences pour l’avenir les surfaces retenues et le nombre de logements programmé. Mais, quelles que soient les dimensions de ce programme, tout doit être fait pour minimiser l’impact de cette réalisation sur notre environnement. Il faut donc faire du quartier Clause un véritable quartier durable, un quartier écologique pour le 21ème siècle.

Points sur lesquels il est important d’insister en matière de développement durable pour faire de ce quartier un véritable QUARTIER DURABLE ou une ÉCO-ZAC

1. Limitation des émissions de gaz à effet de serre, économies d’énergie et utilisation des énergies renouvelables

Le but essentiel est de réduire au maximum l’usage des énergies fossiles et de mettre fin au gaspillage énergétique. Pour ce faire, la conception-même de l’aménagement du quartier et des constructions, tant habitations que bureaux et locaux techniques et commerciaux, publics ou privés, doit viser à en faire une vitrine en matière de faible consommation énergétique. Tout doit concourir pour en faire un quartier passif ou bioclimatique (technique de la maison passive) : orientation des habitations et immeubles, utilisation maximale des surfaces des toitures pour implanter des panneaux solaires (thermiques et photovoltaïques) pour l’eau chaude et l’électricité, utilisation de la géothermie, chauffage d’appoint via une chaufferie aux granulés de bois, etc.. Utilisation de matériaux à la fois respectueux de l’environnement et apportant une isolation thermique et acoustique. maximale. Procédés d’éclairage utilisant le zénithal et les techniques d’éclairage les plus économes et les plus durables. Utilisation des toitures végétalisées qui présentent le double avantage d’apporter une meilleure isolation acoustique et thermique et de participer à la continuité biologique.

2. Réduction maximale de l’usage de la voiture automobile et priorité aux transports en commun et aux circulations douces

Il faut se conformer à la Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie(LAURE, 1996) et aux objectifs du PDU(Plan de déplacements urbains), et aller même bien au-delà pour lutter efficacement contre pollutions et émissions de gaz à effet de serre, sans compter les autres nuisances dues à l’usage abusif de l’automobile, comme l’encombrement des voiries et des lieux publics et les risques d’accidents.

Dans ce but, il faut exclure toute voirie nouvelle traversière et limiter la pénétration dans le quartier aux seuls véhicules dont l’accès est indispensable (véhicules propres autant que possible), les autres étant, autant que possible, retenus en périphérie. En matière d’aménagement de la voirie, il faut privilégier les zones 30 et aires piétonnes, pour en faire un quartier vraiment convivial.

Le site Clause présente l’avantage de se trouver proche de la gare SNCF et des arrêts de bus desservant plusieurs lignes. Tout doit donc être fait pour inciter les habitants à emprunter prioritairement les transports en commun et à laisser leur voiture au garage ou à ne pas avoir de voiture du tout.

Priorité des priorités aux circulations douces : cheminements piétonniers et itinéraires cyclables permettant à la fois une circulation confortable et sûre pour tous et d’abord pour les PMR, tant à l’intérieur du quartier que dans les liaisons avec l’extérieur : autres quartiers de la ville (de ce point de vue, il faut relancer RFF pour obtenir la rectification et l’élargissement du passage souterrain de la gare), zones vertes et naturelles proches (Joncs Marins, vallée de l’Orge), autres villes de l’Agglo et des communautés voisines. L’objectif est d’en faire un quartier passant pour des déplacements écologiques et conviviaux. On pourra y expérimenter de nouveaux types de véhicules propres, comme le vélo électrique , par exemple.

3. Limiter la consommation d’eau dans tous les domaines, traiter les eaux pluviales à la parcelle ou sur le quartier, et réduire les effluents

Il importe de maîtriser de A à Z le cycle de l’eau de manière à réduire les consommations d’eau potable grâce à des économies drastiques, à réutiliser au maximum les eaux usées (grâce à l’usage de produits, notamment d’entretien, sans danger pour l’environnement). Seules les eaux vannes seront rejetées à l’égout. Mais, pour viser à la réduction de ces dernières, on emploiera des WC à réservoirs économiques, voire même des WC secs, déjà en usage ailleurs. L’objectif vise à remettre en cause progressivement l’usage du tout-à-l’égout.

Pour les eaux pluviales, la règle du zéro rejet imposée par le SIVOA sera appliquée, grâce à l’utilisation à la parcelle et sur le quartier : bassins de rétention secs ou humides végétalisés, mares, noues, fossés…mais aussi l’utilisation dans l’arrosage des jardins et espaces verts qui jouent, en outre, un rôle important de rétention des eaux.

4. Limiter au maximum la production de déchets et augmenter de manière continue collecte sélective et recyclage, l’objectif étant, à terme, la production de zéro déchet

Tout doit concourir, dans l’aménagement de ce quartier du XXIème siècle, à faciliter une réduction drastique et un recyclage local des déchets. Il serait intéressant d’y expérimenter un paiement de la collecte des OM au volume produit, ce qui aurait pour effet d’inciter chacun à réduire sa production de déchets. Les aménagements et constructions, qu’il s’agisse d’habitat individuel ou collectif, seront conçus pour faciliter la collecte sélective. Les déchets verts et les fermentescibles, grâce notamment à l’utilisation de composteurs, seront récupérés et recyclés sur place pour être utilisés dans les jardins et champs proches. Tous les déchets toxiques, y compris les déchets dangereux des ménages, feront l’objet d’une collecte séparée et soigneusement contrôlée pour recyclage dans des centres spécialisés. Grâce à un ensemble de mesures volontaristes, on peut réduire considérablement la production de déchets sur le site et dans la ville.

5. Assurer un maximum de biodiversité et de continuité biologique

Conformément à la Charte régionale de la biodiversité et des espaces naturels, tous les efforts doivent converger pour en faire un quartier vert où la biodiversité sera assurée partout. Ce quartier étant dans une ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique), les aménagements devront sauvegarder au maximum et même développer la faune et la flore locales :en protégeant et développant leurs biotopes : mares, noues, ruisseaux, friches, jardins, champs, prairies, bosquets, haies bocagères…Le choix des essences arborescentes et arbustives doit privilégier la biodiversité et les essences locales, sans pour autant négliger les essences de climats secs pour s’adapter à l’évolution climatique de nos régions. Tout doit concourir à assurer la continuité biologique en évitant toute rupture : la végétation doit être partout présente et continue, de la gare jusqu’à la vallée, y compris au moyen de toitures végétalisées, de parkings à assise végétale, etc. Chaque petit espace de verdure a son importance. Aussi , la politique environnementale concernant ce quartier (comme toute la ville d’ailleurs) doit viser à une végétalisation de la ville tout entière et à lutter contre la tendance actuelle à la minéralisation dans les quartiers. Malgré un programme de construction excessif à notre avis, on recherchera donc à tout prix la minéralisation minimale sur ce quartier. En outre, il convient de mettre fin à la politique des clos, très en vogue à Brétigny et ailleurs, qui a pour effet de privatiser les espaces verts, rendus de ce fait inaccessibles au public, même visuellement. Dans ce quartier, les espaces verts seront au maximum publics et ouverts, c’est-à-dire accessibles autant que possible à tous et proches de l’habitat

6. Soigner la qualité esthétique par un urbanisme et une architecture novateurs et de qualité, et une identité paysagère forte

Une des premières mesures : prévoir l’enfouissement des réseaux. Un soin particulier sera apporté à la qualité, à la diversité et à l’harmonie de l’architecture, par l’utilisation de formes originales mais aussi fonctionnelles ( maison passive, énergies renouvelables), de matériaux naturels de qualité. On pourra faire appel, notamment, au bois, excellent matériau tant sur le plan esthétique qu’écologique. Également à la brique, pour ses couleurs chaudes et son côté esthétique. Il faut sortir du tout-béton actuel et de l’architecture médiocre dont nous voyons maint exemple dans Brétigny et ailleurs.

Tout sera fait, dans les aménagements, pour une mise en application rapide de la Loi du 11 février 2006 sur la mise aux normes handicapés de tous les bâtiments et logements et faciliter au maximum leur accès et leur confort en tout lieu.

L’aspect paysager, dans ce quartier placé entre ville et campagne, sera particulièrement soigné pour dégager des vues vers la vallée et au-delà, pour offrir à la vue des habitants et des visiteurs un ensemble esthétique où espaces bâtis et espaces ouverts et végétation de toutes tailles seront harmonieusement répartis. Le mobilier urbain sera lui-même choisi tant pour sa solidité que pour son esthétisme.

Brétigny se trouvant entre ville et campagne, tout sera fait pour donner aux habitants et aux visiteurs de ce quartier le sentiment de se trouver à la fois en ville et à la campagne.

Le 15 mars 2006