Naturparif répond aux questions de l’ADEMUB

Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs ce qu’est Natureparif et quelles sont ses missions ?

Natureparif est une association née fin 2007, dans la foulée du Grenelle de l’Environnement, de la volonté de la région Île-de-France, soutenue par l’Etat, de se doter d’une structure régionale associant tous les acteurs étudiant, préservant ou ayant un impact sur la biodiversité. Elle est dotée d’une gouvernance organisée en 7 collèges : Etat, Région,collectivités locales, associations environnementales, établissements d’enseignement supérieur et de recherche, et syndicats et entreprises.

Cet Observatoire régional de la nature et de la biodiversité devait être à même de porter à la connaissance de tous les enjeux franciliens en matière de conservation / restauration de la nature, de produire des indicateurs d’état et de suivi de la biodiversité, d’identifier les bonnes pratiques existantes et de sensibiliser les différents acteurs, particuliers, associations, élus, entreprises et l’ensemble des administrations concernées à l’importance de la préservation de la biodiversité et aux meilleures façons de le faire.

Quelles actions ont été entreprises par Naturparif ?

Notre première action a été de recenser toutes les études, inventaires et suivis réalisés sur le territoire francilien par l’ensemble des acteurs. Ce recensement a été effectué dans le cadre du SINP (Système d’information nature et paysage). Aujourd’hui, 1959 dispositifs sont décrits et accessibles en ligne sur le site internet de Natureparif. Les collectivités savent ainsi quelles études ont été réalisées sur leur territoire, sur quel sujet, quand et par qui. Les associations de protection de l’environnement disposent de ces mêmes informations et peuvent étayer leurs recours en prenant contact avec les structures ayant réalisé ces études.

Ce recensement nous a permis d’avoir une idée claire de l’état des connaissances et des acteurs à mobiliser par territoire, par grands groupes taxonomiques (1), d’entamer notre travail sur l’état de santé de la biodiversité en Ile-de-France, ce qui a permis de produire les premiers indicateurs régionaux (lien en fin d’article). Nous mobilisons les experts pour qu’ils réalisent les listes rouges régionales permettant d’identifier le statut de menace qui pèse sur les espèces : les listes rouges régionales sur la flore et les oiseaux seront publiées en 2011.

La biodiversité étant un sujet neuf, nous mettons au point des protocoles spécifiques permettant de suivre son état de santé, qui puissent être déployés largement et mis en oeuvre simplement, afin de disposer d’un maximum de données. La réalisation d’un protocole pour le suivi de l’impact des pesticides est en cours, un autre sera prochainement lancé pour les zones humides.

Nous travaillons également à identifier les bonnes pratiques et organisons des rencontres à destination de l’ensemble des acteurs franciliens. Ainsi, en 2011, trois rencontres ont eu lieu : « L’objectif zéro pesticide dans les espaces à contraintes » , « Les espaces verts des bailleurs, une chance pour la nature en ville ? », « Les espèces envahissantes : question d’écologie ou de gestion ? ». Deux autres sont programmées : « Le pigeon et la Ville » (le 7 novembre à Clamart) et « Friches et biodiversité » (le 29 novembre à Saint-Denis).

Nous réalisons une cartographie de la mise en oeuvre de l’objectif « zéro pesticide » dans les communes, accessible en ligne http://www.natureparif.fr/fr/agir/acteurs-bio. Nous éditons des guides de bonnes pratiques, comme le Guide de la gestion différenciée, un « classique », réalisé avec l’ANVL (2). Nous sortirons un guide en octobre pour inciter les entreprises à intégrer la biodiversité dans leurs pratiques et, au premier trimestre 2012, un autre dédié à la construction.

Nous éditons le Passeport Biodiversité qui valorise les structures franciliennes d’éducation, de découverte de la biodiversité, réédité à chaque Fête de la Nature.