et nous en demandons encore… pour que les sols agricoles le demeurent !
On a pu assister à un revirement intéressant des élus de l’Agglo concernant le projet de la Chambre d’Agriculture de création d’un pôle agricole biologique de 100 ha sur les terrains de la base aérienne. Après avoir combattu frontalement ce projet jugé « pas-assez-créateur-d’emplois », il aura fallu l’intervention du président de la Région Ile-de-France et des Ministres de l’Agriculture et de l’Environnement pour que les élus de l’Agglo amorcent un repli stratégique. Et maintenant, dans les publications de l’agglo, c’est comme si c’était leur idée qui avait germé !
Dans les précédents articles, nous rappelions que sur les 750 ha de la base aérienne de Brétigny-Plessis-Pâté, 300 hectares allaient être cédés pour l’Euro symbolique à l’Agglo du Val d’Orge en 2012 (aux dernières nouvelles, ce serait plutôt 320 ha).
Évidemment, les problèmes de gardiennage et de dépollution du site (hydrocarbures et explosifs de la dernière guerre) estimée à 35 000 euros l’hectare, seront à la charge de nos communes.
Officiellement, rien n’est encore décidé sur l’avenir de ces terrains mais, en coulisses, les pressions sont fortes et les discussions animées, car les enjeux économiques et environnementaux sont énormes, au niveau local et même régional.
Rappelons que ces 300 hectares sont en deux parties disjointes : à l’ouest, 95 ha côté « Brétigny » et à l’est, 205 ha côté « Plessis-Pâté », ces deux surfaces étant séparées par la zone centrale qui restera militaire (ce sont les deux surfaces en rose sur la carte). Cette séparation en deux zones a été contestée par les élus de l’Agglo qui ont demandé (et semble-t-il obtenu) la création d’un droit de passage sur la zone militaire afin de faciliter la mise en œuvre de leurs futurs projets.
Exit le stade de rugby !
Nous savons depuis la mi-décembre que la candidature de l’Agglo a été écartée définitivement de la sélection pour l’accueil du grand stade de la Fédération Française de Rugby, prévu pour 2017. Cette candidature, qui envisageait la construction d’un stade de 80 000 places sur une vingtaine d’hectares de la base aérienne, n’enthousiasmait pas franchement l’ADEMUB. Elle appartient maintenant au passé.
Reste encore la candidature de la Fédération Française de Roller qui propose de créer sur le site le « Clairefontaine du roller ». Nous aurons sûrement des précisions sur l’avenir d’un tel projet pour notre prochain bulletin…
Revoilà le pôle agrobiologique !
Plus intéressant est le revirement des élus de l’Agglo concernant le projet de la Chambre d’Agriculture interdépartementale qui est de créer un pôle agricole biologique de proximité sur 100 ha. En effet, après avoir combattu frontalement ce projet jugé « pas-assez-créateur-d’emplois », il aura fallu l’intervention du président de la Région Ile-de-France et des Ministres de l’Agriculture et de l’Environnement, alertés par le mouvement associatif dont l’ADEMUB, pour que les élus de l’agglo amorcent un repli stratégique et annoncent en octobre dernier : « A l’occasion des discussions sur l’avenir des terrains de la Base Aérienne, les élus du Val d’Orge se mobilisent avec l’État, la Chambre d’Agriculture et l’INRA, pour permettre la réalisation d’un projet d’agriculture biologique sur le site ».
Dont acte et tant mieux !
Aux dernières nouvelles, la surface réservée pour ce projet aurait été fixée, après d’âpres négociations, à 80 ha et sa réalisation appelée à faire l’objet d’un partenariat entre Région, Département, Agglo et Chambre d’agriculture. Mis à part la diminution de 20 ha que nous regrettons, l’ADEMUB est tout à fait satisfaite de cette évolution, car ce projet répond parfaitement aux attentes du Plan BIO de l’État et de la Région, et du Grenelle de l’Environnement.
Quid du Centre de Consultations médicales de l’ex-CEV ? Bien que ce soit un peu en marge des préoccupations de l’ADEMUB, il nous faut dire un mot sur l’avenir du Centre médical (ex-dispensaire du CEV), lui aussi menacé de fermeture par l’État. Pourtant, dans plusieurs spécialités médicales, de nombreuses personnes s’y font encore soigner selon les tarifs minimum de la Sécurité sociale. Comme d’autres associations ou élus sensibilisés à cette question sociale (dont les maires de Brétigny et du Plessis-Pâté), l’ADEMUB est pour le maintien de ce Centre de Consultations, si possible son transfert au centre-ville avec, pour préalable, son inscription au Contrat de redynamisation de la Base Aérienne 217. Précisons que ce contrat Agglo-État, qui doit théoriquement compenser financièrement le départ des militaires, doit être signé fin mars 2012.
Que faire des 220 ha restants ?
Considérons que 80 hectares sur les 300 revenant à l’agglo sont définitivement acquis au projet de Pôle agricole biologique. Il reste 220 hectares dans le collimateur des bétonneurs ! Que vont-ils en faire ? Si rien n’est officiellement décidé, il nous suffit de lire entre les lignes des interventions publiques des responsables pour voir où vont leurs préférences. Écoutons d’abord Olivier Léonhardt, le président PS de l’Agglo qui disait il y a quelques mois : « Nous ne prendrons pas de décision hâtive, il faut penser ce territoire dans son ensemble. De grandes entreprises sont aussi attendues sur cet espace, qui doit générer des emplois ». Le même, s’exprimant dans le bulletin « Vivre à l’agglo » de décembre 2011-janvier 2012 déclare : « Il nous faudra initier dès 2012 la reconversion des 300 ha de terrains de la base aérienne de Brétigny/Plessis-Pâté. L’aménagement d’un tel espace concerne toutes les villes membres et l’ensemble des Valdorgiens. C’est une opportunité sans précédent de réaliser des projets qui répondent aux besoins de notre territoire et qui offriront des perspectives aux Valdorgiens d’aujourd’hui comme de demain ». Derrière ces propos sibyllins, on sent bien que la préservation d’espaces agricoles et naturels n’est pas vraiment au centre de ses préoccupations.
Plus concrètement, l’Agglo, la Chambre de commerce et d’industrie de l’Essonne et l’Agence pour l’Economie en Essonne (AEE) ont signé le 29 septembre 2011 une convention surtout axée sur les parcs d’activités, la logistique et le projet Val Vert-Croix Blanche, mais dans lequel il est précisé que « la fermeture prochaine de la base aérienne 217 est un enjeu majeur pour le département qui mérite une démarche spécifique de soutien de l’Agence à l’Agglomération, en priorité sur les 95 ha de la partie ouest du site de Brétigny.
Bref, hormis le pôle biologique qui a été quasiment imposé aux élus locaux, la tendance va plutôt vers l’industrialisation du site alors que la zone commerciale Val Vert – Croix-blanche (70 hectares de terres agricoles bétonnées) n’a même pas encore vu le jour et éprouve quelques difficultés à trouver des entreprises pour s’y installer. Seul point positif, « tant que les activités n’auront pas été mises en place et les terrains occupés, ceux-ci demeureront en exploitation agricole comme ils le sont aujourd’hui » nous a dit récemment Sylvain Tanguy, maire du Plessis-Pâté.
Mais cela ne saurait nous satisfaire. A l’heure où la priorité doit aller à la sauvegarde des terres agricoles et au développement de l’agriculture biologique et d’activités de transformation de proximité pour assurer notre souveraineté alimentaire, il n’est pas question d’accepter l’aliénation de surfaces agricoles supplémentaires. Quant aux activités de recherche agronomique, elles devront être prises en charge sur les 250 ha du site destinés à l’INRA, qui devra consacrer une bonne part de ces activités à la recherche en agrobiologie, conformément aux orientations du Grenelle de l’Environnement.