Quasi absent du paysage il y a encore quelques années, le vélo connaît un retour en grâce progressif, surtout au cœur des villes. Mais beaucoup reste à faire pour lui donner la part qui lui est due, alors que les piétons voient la leur, bien plus importante, augmenter encore.

En Ile-de-France, la part du vélo dans les déplacements a doublé en 10 ans (2001 à 2010), mais elle reste faible : 1,6%, même si ce pourcentage est plus élevé dans Paris et sa proche banlieue. Dans le même temps, la marche à pied est passée de 34,1% à 38,7% du total. Et le vélo n’est plus seulement un outil de loisir, puisque sa part dans les déplacements liés au travail fait un bond en avant. C’est bien, mais nettement insuffisant !

Car il faut savoir qu’un trajet sur deux en voiture fait moins de 3 km et qu’un sur quatre fait moins de 1 km. Et, quand on sait que la voiture consomme 57% de l’énergie liée aux transports et que ces transports représentent à eux seuls plus du quart des émissions de gaz à effet de serre, une conclusion s’impose : tout doit être fait pour doper le vélo et la marche à pied dans les déplacements sur les courtes et moyennes distances.

Des efforts, on en a fait ces dernières années, surtout dans les villes. La Région a mis en place une politique en faveur du vélo, notamment au travers d’un plan des déplacements urbains(PDU). Certaines agglomérations et certaines villes ont fait de même. Il existe même un Club des villes et territoires cyclables dont fait partie la région Ile-de-France, mais ni l’Agglomération du Val d’Orge ni aucune de nos villes… Au niveau national, on a nommé un « Coordonnateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo » alias « Monsieur Vélo ». Celui-ci vient d’initier une révision du Code de la route pour favoriser encore plus cyclistes et piétons. Ce Plan d’action en faveur des modes actifs (c’est ainsi qu’on appelle maintenant les circulations douces) comporte plusieurs mesures comme, par exemple, la généralisation du « tourne-à-droite » pour cyclistes au feu rouge, la généralisation des doubles-sens cyclables en milieu urbain, la circulation des cyclistes en milieu de voie trop étroite en zone apaisée et un panneau d’interdiction d’y dépasser les cyclistes, l’amélioration de la mobilité des handicapés, la proportionnalité des peines (moins cher pour les cyclistes), une pénalisation plus importante des comportements agressifs des automobilistes, etc.

Mais ce qui manque le plus, outre une forte volonté politique, ce sont surtout les moyens. Or, aménager des itinéraires cyclables et piétonniers coûte souvent beaucoup moins cher (parfois un simple panneau et un peu de peinture sur la chaussée suffisent) que certains investissements de prestige.

Dans le Val d’Orge, il était prévu, en 2006, d’aménager 50 km d’itinéraires cyclables communautaires structurants. Nous en sommes loin aujourd’hui et la situation est bloquée depuis plusieurs années. L’ADEMUB et la FCDE (Fédération pour les circulations douces en Essonne) ont fait de nombreuses propositions d’itinéraires, que l’Agglomération tarde bien à prendre en compte.

A Brétigny, il faut reconnaître que des efforts ont été faits. Il suffit, pour comparer, de regarder ce qui ne se fait pas à côté. Nous n’y sommes pas pour rien. La circulation apaisée (zones 30, zones de rencontre…) gagne du terrain, on voit apparaître, non sans peine, des doubles-sens cyclables. Mais il y a encore beaucoup à faire, également en matière de stationnement, et nous nous y emploierons activement dans les prochaines années.

Alors, quand vous mettez-vous au vélo ? C’est facile, agréable et bon pour la santé et l’environnement.