La réussite des efforts consentis par tous pour réduire la part des déplacements dans nos émissions de gaz à effet de serre (*) dépend aussi des politiques menées par nos collectivités. Voici nos propositions en matière de circulations douces (ou modes actifs).

Si nous suivons de près et soutenons les projets en matière de transports collectifs, notre attention se porte plus particulièrement sur les mobilités actives ou circulations douces, essentiellement vélo et marche à pied. Nous avons, dans notre précédent numéro (ADEMUB iNFOS n° 51), décrit les efforts de l’Etat en ce domaine, notamment par une évolution du Code la route. La Région s’investit également à travers son Plan des déplacements urbains (PDU).

Mais nos collectivités (communes et agglomération) doivent prendre le relais par des mesures concrètes et efficaces.

Première mesure : l’adhésion à l’Association des villes et territoires cyclables (AVTC) pour créer une véritable synergie avec les 1 400 collectivités territoriales de France qui adhèrent déjà à cette association et se sont lancées dans la vélorution.

Seconde mesure : la mise en place d’une ligne budgétaire pluriannuelle consacrée au développement des aménagements cyclables et piétonniers.et à l’extension des zones de circulation apaisée.

La réussite d’une telle politique passe par la création d’un poste administratif dédié à la politique des modes actifs (circulations douces), au niveau de l’Agglo avec un référent dans chaque commune, afin de veiller à la prise en compte des piétons, cyclistes et PMR (dont aveugles et malvoyants) dans tous les projets d’aménagement de voirie. Toutes les agglomérations en pointe ont créé un tel poste.

Parmi les actions à mener dans ce domaine, il convient de poursuivre la mise en place du réseau d’itinéraires cyclables structurants de l’Agglo, notamment dans Brétigny, mais surtout dans plusieurs autres villes où ce réseau est quasi-inexistant. Réseau qu’il faut compléter par un maillage fin au niveau des communes pour faciliter le déplacement des cyclistes dans toute la ville. Le travail entrepris en ce domaine depuis plusieurs années à Brétigny devra être poursuivi et amplifié.

Cette politique doit s’accompagner, dans toute la ville, d’aménagements facilitant les déplacements cyclistes : sas cyclistes aux feux, cédez-le-passage pour cyclistes aux feux, doubles-sens cyclables dans les rues à sens unique, etc.

Pour créer cette ville conviviale que nous appelons de nos vœux, il faut procéder à l’extension progressive, quartier par quartier, des zones de circulation apaisée (zones 30, zones de rencontre, aires piétonnes), avec l’objectif de passer à moyen terme à la ville à 30 km/h.

Le stationnement représente un problème majeur. Celui des voitures doit être réduit sur l’espace public et strictement réglementé.

Pour les vélos, outre des unités de stationnement nombreuses et sécurisées, notamment aux points de correspondance avec les transports collectifs, des services variés doivent être mis à leur disposition. Mieux encore et pour tous les usagers, il faut prévoir, à moyen terme, au niveau de l’Agglo (gare routière de Valvert ?), une centrale des mobilités (en interaction avec plusieurs autres centrales périphériques dans les communes) comprenant un centre d’information sur les transports et les modes actifs, un atelier vélo participatif, un vélo-école, des consignes, des recharges pour vélos à assistance électrique, etc.

Piétons et personnes à mobilité réduite (PMR) doivent pouvoir disposer d’un réseau structuré, confortable et sûr.

Appliquer la règlementation relative à l’accessibilité des handicapés sur l’ensemble de ce réseau (accessibilité à la voirie et aux stations de transport). Un effort particulier devra être consenti pour les aveugles et malvoyants.

Enfin, la réalisation d’une grande campagne pluriannuelle d’information et de sensibilisation auprès des habitants de l’Agglo s’impose. Ainsi qu’une grande manifestation annuelle en faveur du vélo et autres modes actifs.

(*) Les transports (essentiellement les véhicules automobiles) représentent 40% de notre consommation d’énergies fossiles et 26% de nos émissions de gaz à effet de serre.