La Glace et le Ciel
« La Glace et le Ciel », film sorti sur les écrans le 21 octobre dernier et réalisé par Luc Jacquet (également réalisateur de La marche de l’empereur) nous raconte la vie du glaciologue Claude Lorius. Mais surtout il nous révèle, à travers les découvertes de Claude Lorius, l’action de l’homme sur son environnement en particulier dans le domaine du climat. Claude Lorius, 83 ans aujourd’hui, effectue, en 1957, son premier séjour en Antarctique . En 1955, une petite annonce affichée sur les murs de l’Université de Besançon, sa ville natale, où il fait des études de sciences physiques, l’entraîne vers l’Antarctique : » On recherche jeunes chercheurs pour participer aux campagnes organisées pour l’Année géophysique internationale « . Avec 2 autres scientifiques, il part pour un an en Antarctique ; installés à la station Charcot, ils ont pour mission de déterminer pourquoi l’Antarctique est si froid : » Je devais mesurer la vitesse du vent, la température de la neige et l’apport énergétique du soleil. « . Cette première mission lui inocule le virus du continent blanc.
Whisky et glaçon.
Entre 1962 et 1965, il effectue plusieurs missions au cours desquels il fait de nombreux forages pour prélever des carottes de glace. » Un soir, au retour d’un forage, j’ai mis un glaçon vieux de plusieurs milliers d’années dans mon verre de whisky et j’ai vu s’échapper des bulles d’air à mesure que la glace fondait… J’ai imaginé que ce gaz pouvait être un témoin de l’atmosphère du passé. « . Chaque bulle d’air enserrée par les glaces des pôles est un échantillon de l’atmosphère de l’époque où elle fut emprisonnée. Températures, bulles d’air… Ces découvertes vont conduire à de nouveaux forages qui vont lui permettre de remonter à plus de 400 000 ans dans notre histoire climatique, ce qui n’avait jamais été réalisé auparavant. Et ces découvertes sont la preuve que la terre subit un réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre. Dans les premiers temps de son histoire, l’homme a cherché à se protéger et s’adapter aux contraintes de la nature ; mais depuis le début de l’ère industrielle, c’est l’homme qui marque de plus en plus son environnement : nous sommes dans « l’Anthropocène ».
Face aux connaissances qu’il vient de mettre à nu, Claude n’a de cesse tout au long de sa vie de tenter de convaincre, de faire prendre conscience des périls que l’humanité fait peser sur sa propre planète. Mais trop souvent il se heurte au silence, à l’incompréhension, au déni et aux pressions.
Réservez votre soirée du jeudi 3 décembre 20h30, à Ciné 220, pour voir ce film qui vous dévoile des images superbes.
Le débat qui suivra la projection, bénéficie de la participation d’Amaëlle Landais. Après une thèse sur l’étude du climat à partir des carottes de glace qu’elle réalise sous la direction de Jean Jouzel, glaciologue et vice-président du G.I.E.C. et un post-doctorat à l’Institut des sciences de la terre de Jérusalem, elle entre, en 2007, au CNRS au Laboratoire des Sciences de la terre et du climat. Elle développe notamment des protocoles expérimentaux qui ont permis des résultats majeurs sur l’interprétation des carottes glaciaires. En 2011, Amaëlle a reçu la médaille de bronze du CNRS pour ses recherches.
PS : la carte d’adhérent à l’Ademub vous permet de bénéficier du tarif réduit.