Une concertation bâclée, un projet déjà ficelé, trop timide sur le plan environnemental, et qui sacrifie trop au tout-automobile d’antan. Voilà le bilan mitigé de cette opération. Appréciation : insuffisant.

La concertation a été réduite à une réunion publique d’information où l’on a pu tout juste poser des questions et prendre part au choix de l’essence d’arbre (une variété de poirier rustique) destinée à remplacer les platanes malades, sans alternative possible.

Et n’aurait-il pas été souhaitable d’inscrire ce projet dans le projet d’ensemble d’aménagement de la place du 11 novembre dont on aurait dû connaître au moins les grands principes ?

Or, il n’en fut rien à la réunion publique du 6 juillet. Tout au plus a-t-on pu savoir que la ville envisageait de réduire la place de l’automobile sur la place pour justifier le choix qui a été fait d’un plus grand nombre de places de parking sur le boulevard. Bref, on déshabille Pierre pour habiller Paul, mais, au total, rien ne change. Une évidence en tout cas : la place du 11 novembre ne peut plus être un parking et doit reprendre sa fonction de forum, de lieu de rencontres et de fêtes dans un contexte arboré et en partie aquatique (réchauffement climatique oblige). Nous espérons en tout cas que, cette fois-ci, sera mise en place une véritable concertation.

Certes, nos élus, aidés par un bureau d’études spécialisé, ont fait du bon travail et pris quelques mesures plus favorables à une circulation apaisée, en instaurant une zone 30 sur l’ensemble de la voie et même une zone de rencontre (20km/h et priorité totale aux piétons), entre la rue Anatole France et la rue de la Paix. Pour faire pendant au futur aménagement de la place ?

On nous promet également un environnement végétal dans l’ensemble plus

abondant, varié et coloré. Mais, selon nous, insuffisant, voire indigent en certains points, comme devant l’école Chevrier où la végétalisation au sol est très réduite, ce qui laisse craindre pour la protection des arbres, menacés par les dégâts du piétinement des passants ou des chocs des véhicules automobiles. C’est pourquoi, les arbres d’alignement, choisis sans que nous soit présentée une quelconque référence parmi les réalisations déjà existantes, devront être tous plantés sur espace herbacé protégé.

Pourquoi cette faible végétalisation ?

Tout simplement pour créer, à l’emplacement ainsi « libéré », 27 places supplémentaires de stationnement, juste devant l’école. Pour nous, cela représente une régression par rapport à la situation existante. On va ainsi inciter les parents qui viennent à l’école à prendre systématiquement leur voiture, ce qui est contraire à une bonne politique favorisant la venue des enfants à l’école à pied ou à vélo, seuls ou avec leurs parents ou accompagnateurs (opérations pédibus et cyclobus). D’ailleurs, il n’est pas prévu d’arceaux de sécurité pour les vélos devant ou à proximité de l’école, alors qu’il en est prévu à proximité des commerces du centre. Dans l’ensemble, un certain nombre de questions restent encore en suspens, et nous souhaitons obtenir de la part du maire et de son équipe des réponses claires et précises à celles que nous leur avons posées. Nous espérons de même que nos suggestions seront prises en compte. Enfin, dans un contexte de restrictions budgétaires souvent évoquées, y compris lors de la réunion publique, sera-t-il possible de connaître le coût estimé de cette opération ?

ADEMUB iNFOS n° 58 Septembre 2016