Pour retrouver une véritable agriculture raisonnée et respectueuse de l’environnement, les Amap sont certainement une solution possible. Elles permettent aussi un circuit court d’approvisionnement qui évite des pertes et réduit les inconvénients des transports. Qu’est-ce qu’une Amap ?

Littéralement, une Amap est une « Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne » : donc c’est une association (déclarée ou non) de consommateurs, ou plutôt de « consom’acteurs » et d’agriculteurs, ou plutôt de « paysans » dans un partenariat local, sans intermédiaire commercial, avec un esprit de pérennité.

Cette définition appelle plusieurs remarques. S’il y a vente de paniers, l’association elle-même est sans but lucratif. L’Amap n’existe que dans une relation de proximité, de contact direct. On ne pourra donc pas trouver tous les produits que l’on peut souhaiter : ainsi pas de bananes ou pas de fraises en hiver ! On achète des produits agricoles de saison cultivés sur place. Ce qui veut dire aussi qu’on est dans un contexte de polyculture, de diversité et c’est en ce sens que ces agriculteurs se revendiquent « paysans ».

Par contre, acheter en Amap, ce n’est pas forcément acheter du bio labellisé, même si selon la charte signée entre producteurs et consom’acteurs, l’Amap s’engage dans une activité agricole durable, diversifiée et adaptée au territoire, en rupture avec l’agrochimie (sans engrais ni pesticides chimiques de synthèse,…) et toute entreprise d’appropriation mercantile du vivant (sans OGM, …). Cette activité agricole favorise la biodiversité végétale et animale, contribuant au maintien et au développement des semences paysannes, et donne des produits de bonne qualité gustative, sanitaire et environnementale.

Selon leur charte, « les Amap visent à une transformation sociale et écologique de l’agriculture et de notre rapport à l’alimentation en générant de nouvelles solidarités. ». Il y a donc des engagements mutuels, afin de pérenniser le système et surtout les exploitations agricoles :

Pour les producteurs : livrer à périodicité préétablie des aliments de saison et issus de leur ferme, mettre en œuvre les moyens nécessaires visant à assurer la livraison régulière des « parts de production », déterminer en toute transparence avec les « amapiens » un prix forfaitaire stable, garanti et équitable.

Pour les consommateurs : contractualiser et prépayer la production sur la période du contrat à un prix équitable, en s’interdisant l’échange marchand sur les lieux de livraison, et prendre en compte équitablement avec les producteurs les fluctuations et aléas inhérents à leur activité.

Où trouver une Amap ?

C’est le point le plus difficile ! Car si les Amap ont du succès, les agriculteurs qui font le choix d’une agriculture paysanne ne sont pas légion et leur nombre n’est pas proportionnel à la demande.

Depuis la création des premières Amap en Île-de-France en 2003, elles se sont multipliées. On en compte aujourd’hui plus de 300, soit plus de 15 000 familles en partenariat avec 160 fermes. Mais il y a une autre contrainte : les terres manquent pour que de nouveaux agriculteurs s’installent ou, plus exactement, la pression urbaine francilienne déforme le prix des terres agricoles. C’est pourquoi il est essentiel que les collectivités publiques s’engagent aux côtés des « amapiens » afin que toute opportunité nouvelle puisse être saisie. Nous pensons bien sûr à l’agrobiopole de La Base à Brétigny, mais nous pensons aussi à l’avenir. Et, si les rumeurs qui circulent sur un possible départ de l’INRA de la ferme de Bressonvilliers à Leudeville se confirmaient, il faudrait absolument saisir cette occasion pour développer de nouvelles initiatives en faveur de l’agriculture de proximité et notamment des Amap !

À 10 km autour de Brétigny, on trouve les Amap suivantes :

Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter le site pour l’Ile-de-France : http://www.amap-idf.org

Dans un prochain numéro d’ADEMUB iNFOS, nous vous livrerons des témoignages d’Amapiens.

ADEMUB iNFOS n° 61 Septembre 2017