Toutes les collectivités territoriales, et Brétigny en est une, possèdent un patrimoine historique ou culturel, conséquent ou modeste, auquel une majorité d’habitants attachent des valeurs. Ce sont ces valeurs qui définissent l’identité de la collectivité et établissent un lien entre son passé et son présent, et même entre son présent et ce qu’elle imagine de son avenir.

église Saint Pierre

Ainsi, quels sont les éléments patrimoniaux qui définissent le mieux l’identité de Brétigny pour ses habitants ? La gare et la voie ferrée qui ont structuré la ville depuis plus de 150 ans, la graineterie Clause qui a fait vivre des milliers de familles tout au long du XXe siècle, le Centre d’Essais en Vol qui l’a fait connaître mondialement. Notons que ces deux derniers éléments, Clause et le CEV, ont physiquement disparu à l’orée du XXIe siècle et qu’il ne subsiste d’eux que quelques photos et la mémoire des Brétignolais. Il y a aussi bien sûr le plus vieux monument de la commune, l’église Saint-Pierre qui, perchée sur sa colline, contemple les alentours depuis 9 siècles et qui, c’est une bonne chose, vient d’être rénovée.

Moins connus, il y a quelques éléments du patrimoine historique de Brétigny dont l’avenir est plus qu’inquiétant car laissés à l’abandon et déjà sérieusement dégradés. Il s’agit du château de la Garde et du château de Rosière, tous deux rachetés à l’État par la commune en 2014 pour la belle somme de 1,22 millions d’euros. On pourrait y ajouter le discret pigeonnier du parc La Fontaine qui menace ruine.

Le Château de la Garde d’abord, en fait grosse Maison construite au milieu du XVIIe siècle par Hugues de Lagarde, est bien visible avec son bassin allongé et son entourage qui contribuent à la continuité biologique dans notre commune. Situé tout au début de l’avenue du Colonel Rozanoff, ce bâtiment, un des plus anciens de Brétigny, tombe actuellement en ruine. Si rien n’est fait rapidement pour sa sauvegarde (sans même parler de rénovation), il est voué à la démolition. Ce serait dommage, et nul doute dans ce cas que l’hectare et demi de terrain qui l’entoure intéresserait quelque promoteur !

Quant au petit château de Rosière ou château des Cèdres, également propriété communale depuis 2014, il est moins visible et se trouve rue Salvador Allende.

Construit au XIXe siècle (ses dépendances sur la rue sont plus anciennes et datent du XVIIe siècle), ce bâtiment a appartenu à la famille de Maurice Boyau, pilote de chasse, avant d’être occupé par un service du CEV. Peu de points communs avec le château de la Garde sinon d’être bien dégradé après avoir été squatté et, victime de vandalisme, subi un incendie. Là encore, si le bâtiment et ses dépendances sont un peu oubliés, nul doute que son parc arboré de trois hectares et demi ne le sera pas !

Nous le savons, l’argent est devenu rare et les politiques doivent faire des choix. Cependant, est-il acceptable de laisser petit à petit disparaître ce qui constitue le tissu de notre Histoire locale ? Sans même parler de rénovation complète, certes coûteuse, n’est-il pas possible de préserver ces éléments d’Histoire pour des jours financièrement meilleurs… et, d’abord, d’en afficher sans tarder la volonté ?

ADEMUB iNFOS n°62 Janvier 2018