Le Conseil communautaire de Cœur d’Essonne vient d’adopter son Projet de Territoire. L’ADEMUB a participé activement à son élaboration au sein du Conseil local de développement, instance consultative.

Avec les autres associations environnementales de Cœur d’Essonne, nous avons apporté plus de 100 propositions d’actions, dont certaines ont été reprises.

Mais tout d’abord qu’est-ce qu’un projet de territoire ?

C’est un document consensuel qui décrit les grandes « orientations » de développement d’une agglomération. Le mot « Orientations » impliquant que ce Projet n’a pas de portée réglementaire (on ne peut pas s’en prévaloir devant un tribunal) mais il va « influer » sur tous les documents réglementaires qui le mettront en œuvre : schéma de cohérence territoriale (SCOT), plan d’aménagement et de développement durable (PADD), plan Climat-Air-Énergie territorial (PCAET). On comprend du coup son importance mais aussi ses limites. Même avec un bon projet de territoire, nous devons rester très vigilants et nous ne devons pas oublier qu’il n’est pas rétroactif : il n’influe pas sur les projets engagés.

Ainsi le projet de territoire affirme vouloir « Maîtriser l’urbanisation pour limiter l’étalement urbain (…) s’engager à maintenir les espaces agricoles et soutenir les exploitants existants (…) Éviter la consommation d’espaces agricoles sauf pour les projets déjà programmés et connus« .

Ainsi, Cœur d’Essonne a consommé 85 hectares de terres agricoles depuis 2012 et l’urbanisation s’est accrue de 136 ha (dont 24 ha à Brétigny). Et nous savons que plusieurs centaines d’hectares sont encore « dans les tuyaux ». Sur ce point il y a un risque que ce projet de territoire n’engage pas vraiment les élus d’aujourd’hui mais ceux d’après-après-demain. L’ADEMUB demande un effort de rationalisation des projets urbains prévus.

Au moins, ce projet de territoire existera ! Les thématiques du développement soutenable et de l’économie circulaire y seront très présentes au détriment des lieux communs habituels sur le développement économique à tout prix (exemple la fiche « Exiger l’exemplarité pour toute nouvelle implantation stratégique d’entreprises »). On regrettera qu’il offre peu de pistes pour l’élaboration du Plan Climat-Air-Énergie Territorial. La mutation vers une agriculture bio et de proximité est affirmée et le plan « Sésame », annoncé depuis peu, semble la concrétiser. Mesurons aussi l’enjeu : avant 2025, 35 des 50 agriculteurs de l’agglomération partiront à la retraite et, de ce fait, une petite révolution agricole est possible. Y parviendra-t-on ?

ADEMUB iNFOS n°65 Janvier 2019