Le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) est un document de planification et d’urbanisme qui définit les grandes orientations d’aménagement pour un territoire donné en matière d’habitat, de mobilité, d’aménagement commercial, d’environnement et de paysage. En Ile-de-France, il est une déclinaison du SDRIF (Schéma Directeur Région Ile-de-France) adopté par le Conseil régional.
Le SCOT de la communauté d’agglomération de Cœur d’Essonne est censé s’imposer aux 21 communes qui la composent. Cependant, en dehors des objectifs en nombre de logements, il est, pour le reste, peu contraignant. Néanmoins il n’est pas inutile : situé dans la continuité du projet de territoire qu’il devrait mettre en œuvre, il permet au moins de susciter un « consensus dans les esprits » sur les politiques locales à mener. Malheureusement, nous constatons avec tristesse que son élaboration s’est faite à la dérobade et dans la précipitation. Les maires ont préféré l’entre soi et il nous sera difficile d’influer sur le document que nous n’avons pu consulter que tardivement.
Pourtant, il aurait été possible d’aller plus loin et de manière plus indicative sans dépenser outrageusement. Bien qu’on note une évolution positive des sentiments des élus quant aux enjeux du développement durable, plusieurs critiques s’imposent à nous, notamment :
- Il y manque un ou plusieurs projets majeurs en matière d’énergies renouvelables.
- À notre connaissance, le PCAET (Plan Climat-Air-Énergie Territorial) de l’agglomération n’existe pas encore ; comment le SCOT peut-il prétendre en tenir compte ?
- L’un des points les plus critiques que nous relevons est qu’une part importante du SCOT s’appuie fortement sur le projet fantomatique (non financé à ce jour) de transport en commun en site propre de la RN20, estimé à 240 Millions d’euros en 2009 (!).
- Il faut que l’agglomération sorte de l’activité des entrepôts logistiques, consommatrice d’espace et déjà très présente sur notre territoire, et créatrice de peu d’emplois. Or, le SCOT élude cette question.
- S’il est enfin admis qu’il faut préserver les terres agricoles (et au passage aller vers le Bio local), l’agglomération ne s’impose aucune contrainte réelle pour y parvenir et ne remet en question aucun des gros projets d’urbanisation engagés. Nous sommes convaincus qu’il était possible de poser des jalons à l’horizon 2030 : qu’il soit, par exemple, prévu au SCOT de classer au minimum 15% du territoire de l’agglomération en zone agricole protégée.
Que d’occasions manquées !
ADEMUB iNFOS n°66 Juin 2019