Sur la commune du Plessis-Pâté, une extension de la zone de la Tremblaie (ex-Base aérienne 217) a été mise en enquête publique, en août 2018, par une procédure de « mise en compatibilité du PLU par projet ». Pourquoi ?

Zone de La Tremblaie

Le but est le transfert de 8 ha de terres « agricoles » (zone A) en terrain « industriel » (Zone UI). La justification de l’intérêt général est faite en ces termes :

« Le centre de distribution et de sécurisation de produits pharmaceutiques (PARCOLOG) sera mobilisé notamment en cas de situation d’urgence grave liée à la santé humaine. En effet, les activités qui y sont développés sont notamment le service de qualité d’analyse des médicaments comme les vaccins par exemple, qui s’effectue au sein de cellules composées de salles blanches à température dirigée. Le centre de distribution et de sécurisation de produits pharmaceutiques (PARCOLOG) va générer la création nette de 450 emplois en équivalent temps plein. Les catégories d’emplois développées sont des postes de techniciens qualifiés (technicien laboratoire, pharmaciens, responsable d’exploitation, chef d’équipe… »

Le PLU est modifié et transfère donc 8 ha de terres agricoles sans compensation réelle.

Le permis de construire et la demande d’autorisation environnementale font l’objet d’une nouvelle enquête publique du 17 décembre 2018 au 25 janvier 2019 pour un projet d’implantation d’un entrepôt logistique (50 000m², 416 m de long, 72 000 palettes). Les Installations classées pour l’environnement (ICPE) portent sur un entrepôt banal (papier, carton, bois, pneus, polymères…), mais rien dans les documents sur les salles blanches ou les médicaments !

Entrepôt logistique (50 000m²)

L’ADEMUB s’interroge sur des contenus aussi différents entre les deux projets. Le 7 janvier 2019, le maire et son bureau municipal donnent un avis défavorable au permis en raison de cette incohérence. Puis, la veille de la fin de l’enquête, donnent un avis favorable sur la base de courriers de Parcolog et de ID Logistics qui déclarent être conformes au projet initial avec l’expression « en lien avec la santé ». Le permis est accordé ainsi que l’autorisation d’exploiter.

Quelle sera donc la vraie nature de cet entrepôt ? Un entrepôt logistique banalisé, fût-ce pour la commercialisation de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques, ou un centre en capacité d’intervenir en cas de crise grave pour la santé ?

Restons vigilants.

ADEMUB iNFOS n°67 Octobre 2019