Durant la dernière décennie, Brétigny, situé à la charnière entre Nord et Sud de l’Essonne, a payé un lourd tribut à l’urbanisation. La commune a vu les chantiers de construction fleurir, les zones d’activités (entrepôts logistiques, commerces géants, bureaux…) s’étendre sur des centaines d’hectares, et ses terres agricoles se rétrécir comme peau de chagrin.

Et, depuis son adhésion à la communauté d’agglomération du Val d’Orge, au 1er janvier 2003, Brétigny en est officiellement devenue la réserve foncière. Sa contribution au plan local de l’habitat (PLH) communautaire dépasse largement son poids démographique. Principaux coupables : le SDRIF de 1994 désignant Brétigny comme pôle de « développement » (traduisez : « croissance urbaine ») et un POS beaucoup trop laxiste.

Aujourd’hui, dans le climat de frénésie urbanisatrice qui étreint l’Île-de-France, et sous la pression insistante et insupportable de l’État, le PLU qu’on est en train de nous concocter va aggraver la situation. On veut nous imposer la construction, en 10 ans, de pas moins de 3 300 logements supplémentaires, ce qui va faire passer la population de 23 000 à plus de 30 000 habitants, avec tous les inconvénients induits par une telle concentration, dans une ville coupée en deux par la ligne de chemin de fer. Projet phare de cette urbanisation : l’aménagement, à l’Ouest, du site Clause-Bois Badeau avec ses 1 600 logements et ses 5 ha d’activités, entraînant la suppression de 20 ha de bonnes terres agricoles. Pis encore, vont s’y ajouter, à l’Est, 1 700 logements nouveaux qui vont densifier encore plus une zone comptant pourtant déjà de nombreux collectifs et quasiment privée d’espaces verts publics. Et nous ne parlons pas des zones « urbanisables » (depuis toujours en espace agricole) qui tomberont tôt ou tard dans l’escarcelle des promoteurs.

Brétigny doit, certes, apporter sa contribution, de manière proportionnée, à un effort de construction limité, mais pas cette concentration de béton, préjudiciable à l’environnement et à la qualité de vie de tous.