Notre secteur de Centre Essonne est déjà bien saturé en zones industrielles ou commerciales : Maison-Neuve à Brétigny (50 ha), Techniparc à St-Michel (63 ha), les Ciroliers à Fleury (65 ha), La Croix-Blanche à Ste-Geneviève (70 ha), le Parc et la Tremblaye au Plessis-Pâté… Cela représente, au total, quelque 300 ha.

Le projet Val Vert, présenté par l’Agglo du Val d’Orge, consiste à réaliser, d’ici à 2013, une nouvelle Zone Commerciale supplémentaire de 70 ha, adossée à la Croix-Blanche, à nouveau entièrement prise sur des terres agricoles au Plessis-Pâté.

Ce projet (qui nécessitera bien sûr, entre autres, la création d’une nouvelle infrastructure routière) est présenté par ses promoteurs comme le « nec plus ultra » en matière de développement durable avec…

  • un centre d’information sur l’habitat intelligent,
  • un village d’artisans,
  • un centre dédié au commerce de techniques, de produits et de matériaux pour réaliser des économies d’énergie,
  • une exploitation agricole de proximité sur 5 ha…et, bien sûr,
  • une trame verte assurant les continuités écologiques et les circulations douces !

La ficelle est un peu grosse. Afin de mieux passer dans la population et tenter de faire taire les associations de défense de l’environnement, les promoteurs du projet le peignent outrageusement en vert, démarche de plus en plus courante (cela porte déjà un nom en anglais :  greenwashing »). Il suffit de voir la maquette pour comprendre que le vert y sera réduit à la portion congrue.

La réalité, c’est que l’agglo cherche à créer ou plutôt récupérer les quelque 2 000 emplois que lui fera soi-disant perdre (car cela reste à démontrer) le départ de la base aérienne 217 à l’horizon 2012. La réalité c’est aussi que l’agglo souhaite accroître par tous les moyens (y compris de mauvais) ses rentrées fiscales communautaires.

Les citoyens (surtout du Plessis-Pâté) ont déjà montré, à l’occasion de la réunion publique d’information (rebaptisée « de concertation ») du 25 janvier 2010, leurs inquiétudes concernant l’impact du projet sur l’environnement et les nuisances du trafic routier, déjà intense dans le secteur.

Outre le risque financier que ce projet démesuré représente pour les contribuables, rien ne prouve que la réussite commerciale et économique du type d’activités annoncé soit au rendez-vous, sachant par ailleurs que le Nord de l’Essonne présente déjà la plus forte concentration commerciale et logistique et que le grignotage croissant des terres agricoles, surtout en Ile-de-France, inquiète l’État lui-même.

On aura beau jeu alors de laisser s’installer à nouveau, comme sur la Croix-Blanche, à Maison Neuve ou au Bois des Roches, des entreprises lambda du type « Halle aux chaussures », « Animalis », « But »… ou autre « MacDo ». Mais ce pourrait être aussi de nouvelles friches industrielles et commerciales… Le porte-monnaie des Essonniens n’est pas extensible, surtout en cette période de crise économique où la pauvreté ne cesse de s’accroître.

L’ADEMUB n’est pas réservée sur ce projet. Elle est carrément opposée à toute confiscation nouvelle de nos terres agricoles périurbaines qui dans un avenir proche seront reconnues comme indispensables à l’approvisionnement alimentaire de notre région.
Malheureusement, il est à craindre que cette question se repose à plus grande échelle encore lors de la libération des 750 ha de la base aérienne 217 proches. Nous y reviendrons bientôt, car les deux projets apparaissent étroitement liés.

C’est pourquoi l’ADEMUB demande :

  • que l’on réfléchisse d’abord (avant de détruire de nouvelles terres agricoles) à occuper les friches industrielles et commerciales existantes (par exemple celles de la ZAC Maison Neuve et de la ZI de Brétigny, ainsi que celles du Bois des Roches),
  • que des études approfondies et largement prospectives soient menées sur l’opportunité et la viabilité d’un tel projet dans le contexte économique actuel et à venir,
  • qu’une consultation honnête et conforme aux dispositions légales sur la concertation de la population soit faite sur l’opportunité du projet.