Le Forum Alternatif Mondial de l’Eau (FAME) s’est déroulé du 14 au 17 mars 2012, à Marseille, pour « construire une alternative concrète » au VIème Forum Mondial de l’Eau organisé par le Conseil Mondial de l’Eau, organe des sociétés transnationales et de la Banque Mondiale, qui prétend s’arroger la gouvernance mondiale de l’eau.
Le Forum a réuni « des instances et mouvements de la société civile de tous les pays du monde », excluant la participation des Etats, gouvernements, institutions du gouvernement mondial de l’économie (FMI, Banque Mondiale, OMC) et partis politiques.
Dans le comité d’organisation, on retrouve différents Attac et comités de défense de l’eau nationaux, Emmaüs International, et, pour la France, la Fondation France Libertés et l’Association E.A.U.
Au terme de 4 jours d’ateliers et de débats, 150 associations et plusieurs centaines d’individus ont signé à titre personnel une déclaration affirmant en particulier que l’eau est un bien commun et non une marchandise, qu’elle ne doit pas être privatisée, mais gérée de façon publique et citoyenne. Mais aussi revendiquant les dimensions spirituelle, esthétique, symbolique et culturelle de l’eau, le droit des peuples autochtones, le droit des femmes au partage des savoirs. Le FAME soutient l’agriculture paysanne et familiale. Il condamne « l’extractivisme », en particulier l’exploitation des gaz et huiles de schiste. Il appelle à la création d’une Cour Pénale Internationale sur les délits environnementaux, et à un Forum Mondial et Démocratique de l’Eau qui serait organisé par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le FAME s’engage aussi à assurer la diffusion des décisions prises par les instances participant au Forum sans censure, mais en tant que délibérations de ces instances qui les assument.
Le FAME se félicite que, dans le passé, des manifestations semblables ont permis la naissance de réseaux nationaux (Italie) ou continentaux (Afrique) et le recul de la privatisation de l’eau en Amérique Latine, en Afrique, en Europe et tout particulièrement en France, berceau des principales multinationales du secteur. Ce mouvement a favorisé la reconnaissance de l’accès à l’eau comme l’un des droits humains fondamentaux par l’Assemblée Générale de l’ONU le 28 juillet 2010.
Ca bouge dans le Val d’Orge !
Plus près de nous, l’atelier E.A.U. de Morsang, devenu l’Atelier Citoyen E.A.U. du Val d’Orge et regroupant élus, associations et usagers des 9 communes de l’Agglomération, continue ses travaux. L’atelier essaie d’obtenir les rapports annuels 2011 des délégations (Suez-Lyonnaise pour huit communes, Véolia pour la neuvième) qui devraient être mis à disposition du public au siège de l’agglomération et dans les mairies des communes qui en sont membres. Il a obtenu de l’agglomération, grâce à l’intervention de la Commission d’Accès aux Documents administratifs (CADA), les deux rapports annuels sur le prix et la qualité des services publics de l’eau, d’une part, et de l’assainissement, d’autre part.
Une réunion publique est prévue le samedi 13 octobre 2012 de 9h30 à 12h, Espace Jules Verne à Brétigny, pour « faire toute la lumière sur nos factures d’eau », en souhaitant la participation de la Lyonnaise-Suez en tant que Société des Eaux de l’Essonne (qui a répondu favorablement et promet la présence de Nicolas Lévy, Directeur Communication), du SIVOA, de la Régie des Eaux des Lacs de l’Essonne, pour leur expérience récente de passage en régie publique. Au 28 août, restaient en attente la participation de l’agglo du Val d’Orge et la confirmation du SIAAP (Service Interdépartemental pour l’assainissement de l’Agglomération Parisienne) et de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie.
De son côté, en mai 2012, le Conseil Général de l’Essonne a créé un groupe de travail sur sa politique de l’eau comprenant des conseillers généraux, des présidents de SIE (Système d’Information sur l’Eau), des juristes, le directeur de l’environnement, le président de la CA des Lacs de l’Essonne et des représentants d’associations dont P. Grandjeat pour la coordination E.A.U. Ile-de-France. Ce groupe de travail organise des séances d’audition de structures concernées par le problème de la régie de l’eau et de l’assainissement (CA Evry Centre-Essonne, Syndicat de la Vallée Supérieure de l’Orge, CG Pyrénées Orientales pour ses actions au bénéfice des régies…).
article Ademub infos n°46 Octobre 2012