Nos amis Brétignolais l’ont appris par le magazine municipal Paroles et par la presse : l’État décide d’annuler les projets en cours pour la réutilisation des terrains de la base aérienne. L’équilibre prévu, un logement – un emploi, devient caduc. Il est remplacé par un déséquilibre un logement – un logement. En ces temps de chômage de masse, la nouvelle n’a rien de réjouissant. En ces temps de bétonnage, pas de quoi pavoiser : Brétigny perd l’un de ses attraits, son caractère mi-urbain mi-rural.

Nous avons tous des besoins sociaux de transports en commun, de services publics adaptés, de vie urbaine et culturelle, de nature… Mais ces « basses considérations » restent inaudibles pour l’État qui les balaie d’un mouvement de sceptre. Sous le joug des restrictions budgétaires qui frappent les collectivités locales, nous sentons bien venir un impitoyable « débrouillez-vous » étatique. Ce genre de violence de l’État s’appelle une Opération d’Intérêt National, dont le petit nom est « OIN ».

Le terrain de l’ex-base aérienne va-t-il donc se couvrir de dortoirs pour ceux qui n’auront pas pu se loger à proximité du Grand métro du Grand Paris ? Que vont devenir les conditions de vie des habitants actuels de Brétigny et des communes voisines, comme celles des futurs habitants ? Avec de telles orientations, la délinquance va-t-elle baisser ?

Plus 19 000 logements en perspective entre Évry et Brétigny, dont 7 000/7 500 concernant directement Brétigny. À raison de 2,5 personnes par logement, ça donne à la louche plus 20 000 personnes à Brétigny, soit un doublement brutal de la population actuelle de la ville. Comme si le reste du monde était saturé de logements et que les pouvoirs publics n’avaient pas de meilleur choix !

Dans ces conditions, ce « OIN » est inacceptable. Il sera sans doute bientôt nécessaire de commencer par une petite mobilisation, puis d’agir pour qu’elle s’étende dans toutes les populations concernées. Dans quel environnement voulons-nous vivre ? C’est le moment d’adhérer à l’Ademub !

Bien d’autres dossiers engagent aussi notre avenir. Par exemple une demande d’autorisation de la société Vermilion, de développer dans la région son exploitation « d’hydrocarbures dits conventionnels (page 5 du résumé non technique, en ligne sur le site de la Préfecture de l’Essonne). Sauf que cette société est aussi experte en fracturation hydraulique « non conventionnelle », beaucoup plus dangereuse : contaminations de nappes phréatiques, mitages des sols, fuites permanentes de méthane…

ADEMUB iNFOS n° 54 Juin 2015 Éditorial