Les poissonniers du marché de Brétigny sont furax !

L’autre jour, en arrivant au marché, je trouve mon poissonnier dans tous ses états.

« Qu’est-ce qui se passe ? » je lui demande.

« Z’avez vu ? Ils viennent de nous ouvrir une poissonnerie géante à Maison Neuve, juste à côté de Biocoop. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Qu’on crève tous ? Déjà que notre marché se porte très mal. La moitié des commerçants sont partis. Et ils ouvrent encore des grandes surfaces alimentaires à Maison Neuve. Maintenant, c’est une poissonnerie, demain, ce sera autre chose. On n’aura plus qu’à fermer boutique.« 

Je compatis. Je prends mon vélo et je vais voir.

« CAP FRAÎCHEUR » qu’elle s’appelle la géante. Un magasin spacieux, luxueux, clinquant, avec une profusion de produits et de promos, venus directement de la mer (approvisionnement direct aux criées du bord de mer). On n’y trouve pas que du poisson, mais tous les produits transformés ; on y fabrique même des sushis. À des prix défiant toute concurrence, bien sûr.

Elle s’affiche « La plus grande poissonnerie de votre département ».

Avec ça, nos poissonniers du marché peuvent toujours s’aligner.

Et on se dirige encore plus vite vers la mort de notre commerce de proximité, de centre-ville et de son marché en sursis.

Quand arrêtera-t-on une telle politique suicidaire en France ? Alors que dans nos pays voisins la tendance générale va vers la réintégration des commerces dans les centres-villes. Partout, dans nos villes, on entend, ces temps-ci, le cri d’alarme qui accompagne la désertification des centres historiques. Il est urgent de mettre fin à une politique d’avant-hier liée à la civilisation du tout-automobile, qui nous conduit dans le mur.

Citoyens, réveillez-vous !