L’aménagement de la ville est un domaine d’action de l’ADEMUB. Aussi dès que nous avons appris que la Ville envisageait réaménager ce site, nous avons rédigé le document ci-dessous, fruit de nos réflexions.
Réflexions sur le projet d’aménagement du site Limagrain
Un enjeu de taille et un devenir incertain
La Ville prévoit, sur les 3,5 ha que fait le site acquis récemment, les 2/3 en espace vert (prolongement du parc Clause) et 1/3 en logements (290 logements) avec commerces.
Cela conduira au final à accroître le nombre de logements sur l’ensemble du quartier CBB pour le faire passer à 2 570 logements au total, ce qui représenterait, à la fin du programme, 7 000 à 8 000 habitants. C’est considérable et, inquiétant, principalement en raison des problèmes graves que cela entraînera. Surtout quand on sait que la ville a déjà vu s’accroître sa population de 10% durant les 5 dernières années.
Problèmes de circulation et de déplacements sur le plan local, accroissement important du nombre de voyageurs sur la ligne C du RER, aujourd’hui proche de la saturation, avec toutes les conséquences induites sur l’ensemble de la ligne, sachant que le nombre de voyageurs augmentera sur plusieurs gares de la ligne en raison des programmes de construction engagés ou prévus sur d’autres communes, notamment à Marolles. Problèmes de carences en matière de services aux habitants, exigeant à court et moyen terme des investissements supplémentaires conséquents. Problèmes de pression accrue sur l’environnement en général, particulièrement sur le quartier des Joncs Marins et des zones agricoles situées entre les deux quartiers (Clause et Joncs Marins) et sur le coteau.
Pas d’infléchissement du rythme annuel des constructions
Malgré notre insistance sur les conséquences de cette urbanisation supplémentaire, la Municipalité n’envisage pas un infléchissement du rythme des constructions. Nous savons certes que des circonstances particulières, imposées par la Région Île-de-France, ont conduit la Ville de Brétigny, pour bénéficier d’une subvention régionale exceptionnelle de 5,5 M€ permettant de couvrir une partie des frais d’aménagement de la zone ainsi que de plusieurs équipements accompagnant les nouvelles constructions déjà en cours, à prévoir en sus la construction de ces 290 logements pour parvenir à l’équilibre budgétaire.
Pour ce qui concerne les engagements de la municipalité en matière d’urbanisation, Monsieur Méary concède bien qu’il s’était engagé à l’origine à « ralentir le rythme de construction « . C’est pourquoi l’option a été prise de privilégier la réalisation du projet lié à l’ancienne usine Limagrain (compte tenu de sa proximité avec la gare) et de lisser jusqu’à 2029 les autres programmes à venir, initialement prévus pour s’achever à fin 2026. De cette manière, le rythme actuel de 120-130 logements/an sur le programme Clause est maintenu. Pour mémoire, le rythme global sur Brétigny, en incluant le diffus, est de l’ordre de 170 logements par an. Monsieur Méary rappelle qu’un effort a été fait pour durcir les règles d’urbanisme du PLU et contrebalancer les effets pervers de la mise en œuvre de la loi ALUR, qui contribue à faciliter la concentration urbaine. Force est de constater cependant qu’en dépit de ces dispositions, aucun infléchissement de ce rythme annuel n’interviendra dans un proche avenir, contrairement aux annonces faites en 2015 et aux efforts consentis au début du mandat.
En tout état de cause, la ville de Brétigny, ayant déjà donné plus que sa part en matière de construction de logements pour les 15 ou 20 prochaines années, doit prendre toutes dispositions pour empêcher tout risque d’urbanisation rampante. Elle doit en outre consacrer l’essentiel de ses efforts à la réalisation des équipements nécessaires à l’accompagnement des nouveaux habitants, et à la préservation de notre environnement.
Propositions alternatives
L’ADEMUB a déjà fait savoir qu’elle souhaite faire des propositions autres que la construction de logements. En réponse, Monsieur Méary concède que l’objectif principal est l’équilibre financier, sans prélèvement sur le budget municipal, et n’exclut pas l’idée qu’il puisse être obtenu par d’autres moyens que la construction de logements.
Or, il avait été question, il y a quelques années, d’installer dans cette zone, des ateliers d’artisans au plus près des habitations, comme alternative à l’obligation faite aux habitants de faire appel à des artisans extérieurs et/ou de s’approvisionner dans les centres commerciaux périphériques, avec tous les inconvénients que cela entraîne, notamment en matière de déplacements. Il avait été évoqué, entre autres, l’idée de l’aménagement d’un village artisanal sur cette zone même de l’usine Limagrain, qui était extérieure au périmètre des deux ZAC.
Ne serait-il pas possible aujourd’hui de prévoir, sur le tiers de la surface prévue pour les logements, de consacrer une partie de celle-ci à l’aménagement d’une zone d’artisanat et de services de proximité en conformité avec les principes de l’économie circulaire et solidaire, ce qui pourrait permettre au quartier CBB (Clause-Bois Badeau) de prétendre à l’appellation « éco-quartier ». Un exemple : la fermeture du magasin Corbière, dernier « quincailler » local, a été une catastrophe, en incitant ses clients à aller effectuer leurs achats au loin et, pour ce faire, d’utiliser une voiture.
On pourrait donc prévoir un petit magasin de quincaillerie et de bricolage d’un nouveau style, capable de répondre aux besoins quotidiens de proximité. Cet ensemble de services de proximité situé à deux pas de la maison de l’environnement, laquelle pourrait jouer le rôle d’incitateur, de pilote, pourrait être dédié à la lutte contre le gaspillage et au développement du réemploi, de la réutilisation, du « relooking » et de l’optimisation de la durée de vie de tous appareils, tous usages confondus, avec une ressourcerie, un « répare » café, des recycleries, divers ateliers associatifs, un troc d’articles, etc en insistant sur la créativité à partir d’objets divers…
On pourrait y prévoir plus particulièrement un pôle de services autour du vélo : vente, location, réparation, échange, autoréparation solidaire, vélo-école, recyclerie sportive, participation active à FESTIVÉLO… L’idée d’un FABLAB pourrait aussi être creusée…
On pourrait également étudier la faisabilité d’un EHPAD, comme établissement (géré par une association ?) complémentaire de la résidence service seniors en construction.
L’indispensable concertation
Au-delà d’une première réunion publique, prévue pour le vendredi 13 avril, l’ADEMUB demande qu’une véritable concertation soit engagée sans tarder et que l’atelier d’urbanisme, qui est l’outil approprié, mais ne s’est réuni que 3 à 4 fois en 4 ans, fonctionne à nouveau.
Priorité : le dossier « Site Limagrain ». Bien entendu, l’atelier pourra aussi travailler sur les prévisions d’investissements dans la partie en construction. À cet effet, la fixation d’un calendrier s’impose.
Informations : 06 80 54 38 85 ou 06 21 39 59 82 ou contact@ademub.asso.fr