Ce projet de centre de données géant concocté à la va-vite par la multinationale américaine, risque bien de ne jamais voir le jour.

L’ADEMUB a suivi avec attention toutes les péripéties de cette aventure, les démarches et les déclarations  des responsables  politiques, les actions des associations. Un groupe de travail de notre association a entrepris une réflexion approfondie sur tous les aspects du projet. Ce dernier a suscité parmi nous de nombreuses interrogations, notamment sur l’impact de ce mastodonte sur notre environnement, tellement ses caractéristiques et son contenu nous avaient interpellés. Nous avons d’ailleurs publié un article témoignant de nos inquiétudes dans l’avant dernière édition d’ADEMUB iNFOS (n° 70 février 2021).

Parmi celles-ci, l’utilisation d’énormes quantités d’énergie et la diffusion dans l’atmosphère en pure perte de non moins énormes quantités de chaleur nous posaient réellement problème. De plus, son implantation à proximité immédiate de zones agricoles dont la Ferme de l’Envol, nous apparaissait inappropriée et incongrue.

Mais, l’autorité environnementale, sous l’autorité du préfet de la région Ile-de-France,  vient brutalement de refuser son agrément à ce projet, considérant, au vu du dossier d’installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), qu’aucune solution de valorisation (de récupération) de la « chaleur fatale » émise par le projet n’était proposée. Ceci contrairement au « schéma régional du climat, de l’air et de l’énergie » qui établit comme une priorité la récupération de cette chaleur induite.

À ce jour, le public ne connaît toujours pas la puissance consommée par ce projet de data center, mais on peut sérieusement s’interroger sur les conséquences d’une telle surconsommation électrique pour les citoyens, alors que d’autres centres de données s’implantent à proximité.

 Amazon a jusqu’à la mi-juin pour faire appel de cette décision. Pendant ce temps, le dossier d’autorisation environnementale est en cours d’instruction par les services régionaux. Mais, la décision du préfet semble bien donner un coup d’arrêt à ce projet mal ficelé, peu soucieux d’écologie.

Du coup, tous les politiques communautaires semblent d’accord : Amazon doit revoir sa copie et proposer une utilisation de la chaleur produite.

Mais l’ADEMUB a identifié bien d’autres sujets d’inquiétude dans ce projet, dont les principaux sont la capacité à fournir l’énergie électrique, alors qu’Amazon se vante d’être à 100% renouvelable en 2030 ; le stockage enterré de milliers de milliers de litres de fuel ; l’utilisation de groupes  électrogènes et l’utilisation de l’eau de la nappe phréatique…

Et, si le projet ne se réalise pas, que pourrait faire le géant planétaire de tous ces hectares en friche ? Les élus aimeraient bien voir surgir un projet créateur d’emplois. C’est leur préoccupation première.

Une association environnementale comme la nôtre  serait nettement plus favorable à un projet de recherche original avec des emplois hautement qualifiés comme le prévoyait initialement le contrat (Contrat de Redynamisation d’un Site de Défense).